Seuil de rentabilité

Le seuil de rentabilité est un outil de gestion qui permet non seulement de mesurer la performance économique de l'entreprise, mais aussi d'orienter les décisions stratégiques et opérationnelles. Sa maîtrise est indispensable pour assurer une exploitation rentable et pérenne.

Le seuil de rentabilité est un indicateur financier clé en comptabilité et en gestion d'entreprise.

Il détermine le niveau de chiffre d'affaires qu'une société doit atteindre au cours d’un exercice comptable pour couvrir l'ensemble de ses charges et obtenir un résultat d’exploitation nul.

En d'autres termes, c'est le point d'équilibre à partir duquel l'entreprise ne perd plus d'argent mais n'en gagne pas encore :

• en dessous de ce seuil, l'entreprise n’est pas rentable et génère des pertes ;
• au-dessus, l’exploitation devient bénéficiaire et l’entreprise est rentable.

Cet indicateur est important dans le cadre d'un business plan ou d'un prévisionnel financier, car il permet au dirigeant de déterminer précisément le montant minimum de chiffre d'affaires nécessaire pour assurer la viabilité de son activité.

Le seuil de rentabilité et le point mort sont deux indicateurs utilisés pour analyser la rentabilité d’une entreprise :

• le seuil de rentabilité s’exprime en valeur monétaire (euros) et représente le chiffre d'affaires minimum à réaliser ;
• le point mort s'exprime en temps (jours, mois) et indique la durée nécessaire pour atteindre ce seuil de rentabilité.

Par exemple, si le seuil de rentabilité d’une société s’établit à 200 000 euros avec un prévisionnel de chiffre d’affaires de 300 000 euros, son point mort pourrait être atteint après 240 jours d’activité.

Le calcul du seuil de rentabilité est essentiel pour tout dirigeant qui souhaite :

• suivre l’évolution des coûts fixes et variables ;
• anticiper les difficultés financières potentielles et les besoins en trésorerie selon le niveau d’activité ;
• ajuster la stratégie commerciale et tarifaire pour atteindre les seuils de rentabilité visés.

Le seuil de rentabilité facilite la mise en place d’un plan d’action afin que l’entreprise soit bénéficiaire. Par exemple :

• fixer des objectifs commerciaux concrets et mesurables ;
• évaluer la rentabilité de chaque segment d’activité ;
• optimiser la structure des coûts de l’entreprise ;
• orienter les choix d’investissement en fonction des prévisions d’activité ;
• définir une politique tarifaire adaptée aux objectifs de rentabilité.

Enfin, le calcul du seuil de rentabilité est utile pour dans le cadre d’une création d’entreprise. Il sert à :

• évaluer la rentabilité potentielle du projet avant son lancement ;
• construire des prévisionnels budgétaires solides ;
• déterminer les objectifs de vente minimaux à atteindre ;
• convaincre les investisseurs potentiels et les banques de la pertinence du projet.

Le calcul du seuil de rentabilité peut être réalisé à partir :

• du compte de résultat ;
• du tableau des soldes intermédiaires de gestion ;
• d’une balance comptable.

En comptabilité d’entreprise, le seuil de rentabilité s’exprime en valeur monétaire. Son calcul repose sur la formule suivante :

Le taux de marge sur coûts variables, donnée essentielle pour ce calcul, se détermine ainsi :

Pour une analyse plus fine de l'activité, le seuil de rentabilité peut également s'exprimer en volume :

Les charges fixes, également appelées coûts structurels, constituent la base du calcul du seuil de rentabilité. Il s’agit de dépenses incompressibles que les entreprises doivent assumer quel que soit leur volume d'activité.

Elles sont récurrentes et doivent être réglées selon une périodicité connue à l’avance, que l’entreprise ait généré du chiffre d’affaires ou non.

Elles comprennent notamment :

• les loyers et charges locatives ;
• les salaires et charges sociales des collaborateurs ;
• les primes d'assurance de l’entreprise ;
• les abonnements et les contrats de maintenance ;
• les dotations aux amortissements ;
• les frais financiers liés à l’exploitation (intérêts d'emprunts) ;
• les impôts et taxes fixes de la société ;
• les honoraires fixes des prestataires (expert-comptable, avocat).

La marge sur coût variable est l’autre élément essentiel du calcul du seuil de rentabilité. Elle représente la différence entre le chiffre d'affaires et l'ensemble des coûts variables qui évoluent proportionnellement en fonction de l'activité.

Les coûts variables, ou charges opérationnelles, comprennent :

• les achats de marchandises et de matières premières ;
• les commissions sur les ventes réalisées ;
• les frais de transport liés à l’activité ;
• les coûts énergétiques variables de production ;
• la main-d'œuvre temporaire ;
• les frais de sous-traitance variables.

Le point mort traduit les données du seuil de rentabilité en dimension temporelle. Sa formule est la suivante :

Ce calcul est particulièrement utile, car il permet au dirigeant de :

• déterminer la date à laquelle son entreprise devient rentable ;
• planifier la trésorerie en fonction des périodes déficitaires et bénéficiaires ;
• comparer la performance de l’exploitation d'une année sur l'autre ;
• anticiper les besoins en financement de l’entreprise.

Le seuil de rentabilité est un indicateur qui met en évidence la situation financière de l’entreprise.

Ainsi :

• si le chiffre d'affaires est supérieur au seuil de rentabilité, l'entreprise génère des bénéfices ;
• si le chiffre d'affaires est égal au seuil de rentabilité, l'entreprise est à l'équilibre et réalise un résultat nul ;
• si le chiffre d'affaires est inférieur au seuil de rentabilité, l'entreprise subit des pertes.

Optimiser la rentabilité de l’entreprise est l’une des missions principales du chef d’entreprise. Pour ce faire, plusieurs leviers d'action peuvent être mis en œuvre.

Tout d’abord, il est possible de réduire ses charges fixes en :

• renégociant les contrats avec les fournisseurs ;
• rationalisant les coûts structurels ;
• optimisant les processus d’exploitation ;
• mutualisant les ressources entre sociétés.

L’augmentation des prix de vente des produits et des services proposés par l’entreprise est aussi une option. Toutefois, la hausse tarifaire doit se faire de manière progressive pour conserver sa clientèle.

De même, il est conseillé de :

• développer les produits qui présentent la marge brute la plus élevée ;
• trouver des fournisseurs moins chers pour baisser le coût de revient ;
• cibler les segments de marché les plus rentables.

Pour garantir une exploitation rentable, l'amélioration du seuil de rentabilité doit s'inscrire dans une démarche globale. Il est recommandé de :

• suivre régulièrement l'évolution des indicateurs de rentabilité ;
• mettre en place un tableau de bord de pilotage de l’activité ;
• former les équipes à la culture du résultat ;
• impliquer l'ensemble des services dans l’optimisation des coûts ;
• actualiser régulièrement les prévisionnels d’exploitation.

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