C’est l’une des grandes nouveautés de ce statut unique : tous les entrepreneur(e)s individuel(le)s bénéficient désormais de la séparation de leur patrimoine personnel et professionnel. Cette spécificité n’est plus réservée aux indépendant(e)s ayant opté pour le régime de l’EIRL.
La séparation s’effectue de droit. Autrement dit, elle n’exige d’accomplir aucune déclaration ou démarche particulière. Pour rappel, dans le cadre du régime de l’EIRL, il fallait obligatoirement réaliser une déclaration d’affectation.
Quels sont les biens inclus dans le patrimoine professionnel de l’entrepreneur(e) individuel(le) ?
Le patrimoine professionnel englobe tous les biens utiles à l’activité de l’entrepreneur(e) individuel(le). Ils ont été listés par un décret du 26 avril 2022 relatif à la mise en extinction du régime de l’entrepreneur individuel à responsabilité limitée et comprennent notamment :
- le fonds de commerce, le fonds artisanal, le fonds agricole ;
- les biens corporels meubles servant à l’activité (marchandise, stock, outillage…) ;
- les biens corporels immeubles servant à l’activité (y compris la partie de la résidence principale de l'entrepreneur(e) individuel(le) utilisée pour un usage professionnel)
- les biens incorporels (c’est-à-dire les biens qui n’ont pas d’existence matérielle, physique) comme les données relatives aux clients, les brevets d'invention, les licences, les marques, les dessins et modèles, et plus généralement les droits de propriété intellectuelle, le nom commercial et l'enseigne ;
- les fonds de caisse et les sommes inscrites aux comptes bancaires professionnels de l’entrepreneur(e) individuel(le).
Protection du patrimoine personnel : quel impact sur la responsabilité de l’entrepreneur(e) individuel(le) ?
Grâce à cette nouvelle disposition, la responsabilité de l’entrepreneur(e) individuel(le) est limitée aux biens affectés à son activité.
Concrètement, cela signifie que les créanciers professionnels pourront uniquement saisir les biens nécessaires à l’entreprise, en cas de défaut de paiement. Le patrimoine personnel de l’indépendant(e) (à savoir notamment les sommes présentes sur son compte courant et ses biens personnels comme un véhicule…) sera donc protégé en cas de difficultés financières.
Il existe toutefois trois exceptions à ce principe :
- le patrimoine personnel reste saisissable par les créanciers non professionnels (c’est-à-dire les particuliers) ;
- le patrimoine personnel ne sera pas protégé en cas de fraude fiscale ou de non-paiement des charges sociales ;
- l’entrepreneur(e) individuel(le) peut renoncer à la séparation des patrimoines. Cette renonciation peut, par exemple, être demandée par la banque afin de valider une demande de prêt.