La première édition de notre événement de rentrée dédié au pilotage d'entreprise et à la fonction finance s’est tenue du 20 au 23 septembre 2021. Nous sommes heureux d’avoir accueilli plus de 1 200 participants pendant les lives. Vous n’avez pas pu assister aux conférences ? Voici les 8 heures de débats résumées en seulement 5 minutes. Top chrono !
[05:00] Après la French Tech, l’EuroTech verra-t-elle le jour ?
Commençons par la fin, et en beauté, avec l’intervention de Fleur Pellerin (Korelya), « maman de la French Tech » et témoin d’un temps, au début des années 90, où « le job de rêve en sortant d’école de commerce était d’aller faire de l’audit chez Arthur Andersen ». Aujourd’hui, les moins de vingt ans sont nombreux à se projeter dans l’entrepreneuriat, comme en atteste le dernier baromètre France Digitale - EY présenté par Clara Audry (Cap Horn) : les start-ups françaises du numérique ont poursuivi leur croissance en 2020, avec 13 % de talents employés en plus, dont 9 sur 10 en CDI.
Nouveauté : ceux-ci travaillent de plus en plus à distance, grâce au développement de l'auto-entrepreneuriat et du télétravail. « Les petites sociétés peuvent désormais recruter partout dans le monde, comme les grands groupes, » note André Loesekrug-Pietri (J.E.D.I).
En conséquence, « ne serait-ce pas le moment de parler d’EuroTech, plutôt que de réussir tout seul, et d’utiliser la crise pour reconstruire notre modèle ? » A l’instar de Fleur Pellerin, il regrette la politique de concurrence européenne qui empêche les champions d’émerger. « Il est très important d’avoir un continent européen le plus homogène possible et un socle commun pour scaler (grandir, ndlr) », approuve Alexandre Prot (Qonto).
Agathe Wautier (The Galion Project) insiste également sur la nécessité pour y parvenir du partage d’expérience entre entrepreneurs, en France comme en Europe. L’initiative Scale-Up Europe lancée en mars par le gouvernement français constitue un premier pas mais il revient aux entrepreneurs de montrer la voie.
[04:00] À condition d’être financée ...
Très vite, une question : lever des fonds ou s’autofinancer ? Nos premiers invités de la semaine se sont montrés prudents. « Mieux vaut ne pas lever que lever avec un mauvais investisseur », juge Grégoire Gambatto (Germinal). « Il ne faut pas se précipiter sur le premier fonds qui offre de l’argent », précise Henri Capoul (Cajoo). En tous cas, « choisissez bien les personnes que vous placez au conseil d'administration », pour Stéphanie Pardo (Shift Technology).
Si levée de fonds il y a, le choix entre investisseurs et entrepreneurs se fait donc dans les deux sens. « Il est important que la levée de fonds soit progressive, d’écrire une belle histoire dès les premiers chapitres », suggère Alexia Delahousse (Qonto). Et dans le cas opposé, comme Guillaume Moubeche (Lemlist) le rappelle : « l’essence de l’entrepreneuriat c’est aussi de se dire qu’on peut faire les choses de façon différente. La créativité vient des contraintes, non d’un afflux énorme d’argent. »
Réduire la relation avec les VCs (Venture Capitalists, investisseurs en capital, ndlr) à un apport financier serait d’ailleurs une erreur : un bon investisseur apporte plus que de l’argent. « On parle aujourd’hui de ‘smart money’ : du capital intelligent, c’est-à-dire accompagné de valeur », a expliqué un peu plus tard dans la semaine Marie-Capucine Lemétais (Ring Capital).
Expertise, réseau ou benchmark, « chaque investisseur a quelque chose de différent à apporter. Il est important de savoir quoi attendre de chacun », selon Xavier Pierart (Younited Credit). Or « les fondateurs sont trop focalisés sur le montant de l’investissement. C’est une erreur de ne pas penser à horizon 5-6 ans », regrette Lionel Ripamonti (Bredin Prat). Avis à tous donc : pensez-long-terme !
[03:00] De ne pas aller trop vite ...
« Le risque c’est de s’acheter un peu de croissance, de chantilly au-dessus des cohortes de chiffre d’affaires, et que ça fasse l’effet d’un soufflé le jour où on coupe les investissements marketing. » Dans la bouche de Thomas Fejoz (Frichti), la métaphore ne nous a pas trop étonnés. Plus prosaïquement, le risque pour une jeune pousse serait de grandir à tout prix alors qu’elle manque d’outils et de recul.
Qu’on se le dise, « en période d’hyper croissance, on prend beaucoup de décisions qui ne sont pas quantifiées, basées sur de l’intuition » confie Chris Bourdeu (ex-Meero). Le rôle de la fonction finance est d’apporter de la structure dans la prise de décision, ainsi que de l’information aux fondateurs pour leur permettre de se concentrer sur le business. Avec une ambition pour Pierre Vergnes (Doctolib) : « disparaître en tant que DAF et devenir un partenaire stratégique ».
Autre enjeu clé soulevé par Anne Gaelle Delmond (Papernest) : le recrutement et la rétention des talents. On scale aussi l’équipe et ses compétences. D’ailleurs, « quand vous recrutez, n’ayez pas peur de recruter quelqu’un qui en sait beaucoup plus que vous », encourage Pierre Vergnes : il sera bien plus simple d’inventer la solution de l’étape d’après avec des collaborateurs expérimentés.
[02:00] Et d’automatiser ses finances.
La fonction finance, reine de la crise ? En tout cas, « le premier jour du confinement, chaque DAF a dû recevoir un coup de fil de son/sa dirigeant(e) ou de ses actionnaires avec cette question : quelle est notre position de cash, combien de temps on tient ? » se souvient Edouard Celier (Sendinblue). William Kunter (Swile) évoque quant à lui « le mercato des directions financières » dans les start-ups européennes. « On recherche aujourd'hui des profils plus analytiques, plus techniques, notamment pour analyser, interpréter, modéliser la donnée, mais aussi utiliser la pléthore d’outils à disposition de la fonction financière. »
Là où on trouvait des comptables occupés à saisir manuellement des données, on embauche à présent des collaborateurs chargés de les analyser. « On utilise de moins en moins Excel, au profit de nouveaux outils sas qui permettent d’automatiser la donnée », remarque Anthony Guez (Mindset Finance). « La dimension technologique devient très importante, avec la veille et la gestion de projets de changement de process. » Un constat partagé par Joseph de Rambuteau (AlexLegal) qui note l’évolution des mentalités avec la crise et la percée « énorme » de ces outils digitaux.
Désormais, « la mission n°1 du DAF est de choisir le bon stack [combinaison] d’outils approprié à l’activité de l’entreprise et d’aller mettre en place les process autour » d’après Arthur Waller (Pennylane). Un prérequis pour industrialiser la fonction finance et se concentrer sur son rôle de partenaire stratégique afin d’aider la société à mieux allouer ses ressources, surtout lorsqu’elle est encore déficitaire. « Le rôle du DAF évoluera ensuite même temps que la maturité de son entreprise » conclut Séverin Henry (Qonto).
[00:59] Alors, tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes ?
Les levées de fonds exceptionnelles annoncées en marge de notre Rentrée 100 % Finance (certains parleront d’une coïncidence...) pourraient le laisser croire. La réalité n’est pas si simple. Si les montants levés ont augmenté, « il ne faut pas qu’il y ait un leurre auprès de ceux qui veulent entreprendre : il y a plus d’argent mais aussi plus de compétition, avec de plus en plus d’entrepreneurs, mieux formés. Tout le monde ne sera pas financé », prévient Samantha Jérusalmy (Elaia Partners).
Problème : une « fracture » – le mot est de Matthieu Stéfani – se crée entre les entrepreneurs expérimentés, qui ont déjà fait leurs armes dans d’autres start-ups, et les nouveaux entrants. D’autant plus lorsque ces derniers n’ont pas le profil classique et le diplôme qui va bien. Là encore, le réseau est clé : nos invités recommandent de contribuer à l’écosystème et d’entretenir leurs relations sur le long-terme.
Nous avons aussi parlé d’accélération de la digitalisation et de généralisation du télétravail avec Caroline Thelier (Paypal), Emilie Leruste (Uber), mais pour tout savoir, il faudra aller voir le replay, parce que...
[00:00] Le sablier est écoulé, et nous avons promis de ne pas déborder.
Vous avez 1, 3, peut-être 8h devant vous ? Retrouvez les conférences en intégralité sur le site de La Rentrée 100 % Finance. Si vous n’étiez pas déjà inscrit(e), vous devrez créer un compte pour y accéder sur l’onglet « Replay ». Bonne rentrée !