Freelance : comment scaler votre activité ?

La vie d’un(e) freelance est rythmée par des questionnements réguliers sur son activité : fixer le bon taux journalier moyen (TJM), établir ses méthodes de prospection, réfléchir aux processus à mettre en place pour gagner du temps… Un autre de ces questionnements arrive vite quand vous avez un business qui fonctionne : comment développer davantage son activité ? En facturant au temps passé ou au forfait, vous vous retrouvez en effet rapidement face à un plafond temps / argent. Concrètement, votre agenda est plein et vous n’avez plus de jours supplémentaires à facturer.

Comment dépasser ce plafond de verre propre au freelancing ? La solution est peut-être de scaler votre business indépendant, c’est-à-dire de le faire passer à l’échelle. Pour cela, il faut notamment sortir de la facturation au temps passé. Pour en discuter, nous avons interviewé deux indépendants, experts du sujet :

• Thomas Burbidge, fondateur de Kaleidoscope Horizons Inc. et hôte du podcast Young, Wild & Freelance,
• Flavie Prévot, solopreneure et créatrice du podcast Le Board, accélérateur de solopreneur·es. 
  

Avant de plonger dans cet échange avec Thomas et Flavie, quelques éléments de contexte sur leur parcours, pour vous aider à vous situer.

Thomas a lancé son activité indépendante en 2016, lorsqu’il était étudiant en master. Devenir freelance a été le moyen de reprendre le pouvoir sur son travail, et donc sur sa vie, en l’optimisant pour son épanouissement. Il aide désormais les autres freelances à structurer leur existence idéale grâce à son podcast, ses formations et coachings, et la communauté qu’il a créée.

Flavie, de son côté, s’est lancée en tant qu’indépendante à 37 ans, après une carrière comme cadre dirigeante. Gagnant très bien sa vie avant son passage au freelancing, elle s’est vite rendu compte qu’il serait quasiment impossible pour elle d’avoir le même niveau de rémunération en vendant son temps. Elle s’est vite posé la question des business models alternatifs et du scale de son activité. Avec Le Board, elle aide les autres indépendants à passer à l’échelle.

En bons anglicismes, le mot scale et ses dérivés (scaler, scalable) sont souvent utilisés dans l’écosystème start-up. Que veulent-ils dire en français ? Littéralement « échelle », le mot scale désigne le passage à l’échelle d’une entreprise. Une activité scalable est une activité avec un potentiel de croissance, qui rationalise ses opérations et ses processus pour se développer.

Pour Thomas, la réflexion du passage à l’échelle est systémique : il faut analyser son entreprise comme un système. Quelles ressources, dans quelles quantités, dans quelles tâches, pour quels résultats ? En effectuant cette analyse, il est possible d’augmenter les résultats, sans augmenter les ressources investies.

Quand Flavie s’est lancée en indépendante, la question du scale s’est posée très vite.

La question du passage à l’échelle en tant qu’indépendant(e) est donc très personnelle. Elle dépend à la fois de votre expérience passée, de vos objectifs business, mais aussi de vos objectifs personnels.

L’intention du scale change toute la manière de le faire. Flavie, comme Thomas, confirme qu’il faut partir de ses propres objectifs :

Avant de se lancer dans des changements radicaux, commencez par prendre le temps d’analyser votre business actuel. Thomas recommande de se poser notamment ces deux questions :

• À quoi ressemblent mes processus de travail, sur l’entièreté de mon entreprise ? Du tout début à la fin de la relation client. Quelles sont les ressources que je consomme, pour quoi faire, pour quel résultat, pour qui ?
• Où puis-je dépenser moins de ressources pour produire les mêmes résultats, voire des résultats supérieurs ?

Encore une fois, agir sur un levier plutôt qu’un autre est un choix qui vous appartient. Qui préférez-vous devenir ? Préférez-vous scaler avec la technologie, pour automatiser des tâches répétitives, préférez-vous construire une équipe, qu’il s’agisse de déléguer ou de créer un collectif de freelances, etc ? En fonction de vos objectifs et de votre sensibilité, votre entreprise se développera d’une façon radicalement différente de celle d’une autre personne.

Si l’automatisation de certaines tâches permet de gagner un temps conséquent, pour vraiment scaler votre activité, il faut aller plus loin. Cela implique la plupart du temps de diversifier ses prestations, afin que votre business prenne davantage d’ampleur.

Comme de nombreux solopreneurs, Flavie a défini plusieurs piliers à son activité. Au nombre de 4, ils s’aliment les uns les autres : l’expertise freelance, le média, la productivisation, la communauté. Entrons dans les détails pour chacun.

L’expertise de freelance 

Ici, il s’agit de votre compétence principale, de base, qui vous permet de vendre votre temps. Flavie, qui était directrice commerciale auparavant, a commencé son activité d’indépendante en faisant de la prospection sur les clients grands comptes des start-ups.

Le média

Créer un média permet de montrer son expertise, gagner en valeur et de trouver des clients sans prospecter. Il peut s’agir de poster sur LinkedIn, de créer sa chaîne Youtube, sa newsletter, etc. C’est un travail qui demande de la récurrence, de trouver un bon sujet, précis, qui apporte une vraie valeur ajoutée à son audience.

La productivisation

Créer un produit permet de travailler une fois puis de répéter le résultat à plusieurs reprises. Il y a plein de gradations sur ce qui constitue un produit : il peut aussi bien s’agir d’un produit pour sa propre activité, comme un template, qui permet d’être plus productif, que des produits dérivés possibles depuis votre expertise (formation en ligne, coaching, etc).

La communauté

La communauté est une notion très large. C’est le système de soutien du freelance. Elle inclut les pairs, qui peuvent aider sur certains sujets, l’audience, qui écoutent ou lisent le média, les clients, les prestataires, etc.

Ce qui est intéressant pour Flavie, c’est que les 4 piliers s’alimentent les uns les autres. Et cela rend son quotidien plus intéressant :

Le plafond du temps est inévitable pour les freelances. Sans don d’ubiquité, impossible de vendre toujours plus de jours à ses clients. En optimisant votre activité en interne et en diversifiant vos sources de revenus, vous pouvez vous affranchir de cette fameuse limite de temps, crédibiliser votre marque personnelle, augmenter votre valeur et créer des revenus passifs.

Vous hésitez à passer à la vitesse supérieure ? Flavie comme Thomas vous conseillent de bien réfléchir. Avez-vous vraiment envie de vivre ce passage à l’échelle ? Que veut dire le scale pour vous ? Une activité multiforme est un challenge en soi, cela requiert une organisation différente de celle d’un(e) freelance « traditionnel(le)». Mais cela peut ouvrir de nouvelles perspectives à votre activité d’indépendant(e).

Gardez cependant en tête que ce n’est pas un passage obligatoire. Il est tout à fait légitime de rester dans une situation qui vous convient, sans chercher à développer davantage votre activité. Vous seul(e) pouvez prendre la décision de passer à l’échelle ou non.

Quel que soit votre choix, Qonto est là pour vous accompagner et évoluer avec vous.