Comment mener des projets à impact dans son entreprise ?

Une entreprise cotée sur cinq dans le monde aurait un impact social ou environnemental positif selon une étude menée par la société de gestion hollandaise NN Investment Partners.

Si ce chiffre peut sembler optimiste, il est aussi révélateur d’une dynamique plus globale. Les consciences s’éveillent, et les entreprises ne souhaitent plus rester simples spectatrices face aux crises qui bouleversent notre société.

La conduite de projet à impact n’est pas réservée aux grands groupes. En tant que PME/TPE et indépendant(e)s, vous avez - vous aussi - votre rôle à jouer dans la construction d’une société plus éthique et plus durable.

Mais comment mettre en place des projets alignés avec ses valeurs ? Comment développer une démarche à impact cohérente et sincère ? Et comment communiquer efficacement autour de ses engagements (sans tomber dans les travers du greenwashing) ?

Entreprise à impact, entreprise à mission, ou plus récemment entreprise régénérative… les terminologies pour désigner les sociétés qui génèrent un changement positif - que ce soit au niveau social ou environnemental - sont nombreuses.

Résultat : il n’est pas toujours simple de comprendre les différentes réalités qui se cachent derrière ces termes.

L’entreprise à impact, qui nous intéresse aujourd’hui, est une structure commerciale qui met en place des actions vertueuses pour l’environnement et pour la société. Concrètement, elle intègre des pratiques, issues notamment de la RSE, afin de limiter son impact négatif au quotidien.

Pour l’heure, il n’y a pas encore de définition juridique de l’entreprise à impact.

L’entreprise à impact est fondée sur 4 grands piliers :

• un pilier social (impact sur la société) ;
• un pilier écologique (impact sur l’environnement) ;
• un pilier lié au partage du pouvoir (gouvernance éthique et transparente promotion de la parité, etc) ;
• et enfin un pilier lié au partage de la valeur.

Pour répondre au mieux à ses grands piliers, l’entreprise à impact peut s’appuyer sur les 17 grands objectifs de développement durable mentionnés dans l'Agenda 2030 de l'Organisation des Nations Unies.

Les voici.

1. Éliminer la pauvreté sous toutes ses formes et partout dans le monde.
2. Éliminer la faim, assurer la sécurité alimentaire, améliorer la nutrition et promouvoir l'agriculture durable.
3. Garantir une vie saine et promouvoir le bien-être de tous à tous les âges.
4. Assurer l'accès de tous à une éducation de qualité et promouvoir les possibilités d'apprentissage tout au long de la vie.
5. Parvenir à l'égalité des sexes et autonomiser toutes les femmes et les filles.
6. Garantir l'accès de tous à l'eau potable et à des services d'assainissement adéquats et promouvoir des pratiques d'hygiène.
7. Assurer l'accès de tous à des services énergétiques fiables, durables et modernes à un coût abordable.
8. Promouvoir une croissance économique soutenue, partagée et durable, le plein emploi productif et un travail décent pour tous.
9. Bâtir une infrastructure résiliente, promouvoir une industrialisation durable qui profite à tous et encourager l'innovation.
10. Réduire les inégalités dans les pays et d'un pays à l'autre.
11. Faire en sorte que les villes et les établissements humains soient ouverts à tous, sûrs, résilients et durables.
12. Garantir des modes de consommation et de production durables.
13. Prendre d'urgence des mesures pour lutter contre les changements climatiques et leurs répercussions.
14. Préserver les écosystèmes marins.
15. Préserver les écosystèmes terrestres.
16. Promouvoir l'avènement de sociétés justes, pacifiques et inclusives.
17. Renforcer les moyens de mettre en œuvre et revitaliser le partenariat mondial pour le développement durable.

Si vous vous intéressez au sujet de la durabilité, vous n’avez pas pu passer à côté de ce terme. Loin d’être un énième « buzzword » à la mode, l’entreprise générative a été popularisée par la Convention des Entreprises pour le Climat.

Selon cette Convention, il s’agit d’une entreprise « qui s’engage à aller au-delà de la réduction ou de la neutralisation de ces impacts en générant des impacts positifs nets pour les écosystèmes et la société. »

Autrement dit, elle adopte une démarche proactive. Elle ne se contente pas de minimiser ses effets et va bien au-delà des principes de durabilité tels que définis par la RSE (responsabilité sociétale des entreprises).

Pour donner des illustrations concrètes, une entreprise régénérative ne se contente pas de limiter son empreinte carbone, elle va mettre en place des mesures pour séquestrer plus de carbone qu’elle n’en produit. Par exemple, si elle opère dans le secteur agroalimentaire, elle peut adopter des pratiques agricoles régénératives pour préserver les écosystèmes (rotation des cultures, plantation d'arbres fruitiers, etc).

La difficulté, avec l’entreprise a impact, c’est qu’elle n’a pas de définition officielle. Alors forcément, ce vide juridique ouvre la porte à quelques dérives. Certaines sociétés peu scrupuleuses utilisent ce terme pour redorer leur image auprès des consommateurs, sans pour autant donner des preuves tangibles et concrètes de leurs engagements. On parle alors d’ « impact washing ».

Face à ces dérives, il peut être intéressant d’opter pour des labels de confiance. Ces derniers permettent aux entreprises de se différencier et de renforcer leur crédibilité auprès de leur clientèle, et de manière générale, toutes leurs parties prenantes (salariés, investisseurs, fournisseurs et autres partenaires).

Mais attention, tous les labels ne se valent pas. Certains ont un cahier des charges très souple et ont finalement très peu de valeurs.

Parmi les labels les plus réputés figurent le Label B Corp. Il s’agit d’une des certifications les plus exigeantes. En France, seulement 350 entreprises sont certifiées B Corps.. Preuve s’il en est que le label impose des normes très élevées en matière de durabilité.

Au-delà du succès et de la réussite, nombreux sont les entrepreneur(e)s qui souhaitent s’engager dans un projet à impact qui fait écho à leurs valeurs et à leurs aspirations profondes.

Il s’agit là d’une belle opportunité de défendre des causes qui leur sont chères, d’apporter des solutions concrètes et de donner du sens à leur projet entrepreneurial.

Les consommateurs sont de plus en plus informés et sensibilisés face aux enjeux écologiques et sociétaux.

Nombreux sont ceux qui se tournent spontanément vers des entreprises partagent leurs convictions et leurs engagements.

Selon une étude menée par le cabinet d’audit EY, 61 % des Français prendraient davantage en compte les critères de développement durable dans leurs achats.

C’est chez les générations les plus jeunes que cette prise de conscience est la plus importante. Selon cette même étude, 41 % des jeunes consommateurs ont déclaré avoir cessé ou avoir réduit leur achat auprès de marques qui ne semblent pas agir suffisamment en faveur de l'environnement (contre seulement 15 % chez les plus âgés) et 35 % d’entre eux seraient prêt à payer plus cher pour des produits ou services éco-responsables.

La création d’un monde plus durable et plus vert est l'affaire de tou(te)s. Le réchauffement climatique est l’un des grands défis de notre siècle. Et chacun se doit d’agir, à son échelle, pour préserver la planète. Les entreprises ont bien entendu un rôle de premier plan à jouer. Lancer un projet à impact est une belle opportunité pour agir concrètement en faveur de l’environnement.

Ces dernières années, les entreprises à impact séduisent les actifs et en particulier les jeunes diplômés.

Et pour cause : la quête de sens au travail est devenue une préoccupation centrale. Les salariés sont de plus en plus nombreux à vouloir se consacrer à un job à impact, en accord avec leurs convictions profondes.

Les entreprises avec de fortes valeurs écologiques et sociales apparaissent comme plus attractives. Elles ont moins de difficultés à recruter et à fidéliser leurs talents.

Dans un premier temps, il est important de développer une stratégie d’impact claire et précise. Ceci passe par la définition de vos objectifs, puis des actions concrètes et adaptées que vous comptez mener pour y répondre.

Ce travail nécessite de prendre un pas de recul et d’effectuer un travail d’introspection.

• Quelles sont mes valeurs et mes aspirations ?
• Quelles sont les causes qui me tiennent à cœur ?
• Pourquoi est-ce important pour moi ?

Ces questions ouvertes constituent déjà une bonne base de réflexion. Vos réponses permettront de construire les fondations de votre projet à impact et de l’orienter vers un ou plusieurs piliers.

Pour rappel, nous l’avons vu en introduction, un projet à impact s’articule autour de 4 grands piliers : le pilier écologique, social, lié au partage du pouvoir et au partage de la valeur.

Forcément, au début, il n’est pas simple de lancer un projet qui réponde parfaitement à tous ces piliers. Mieux vaut se fixer 2 ou 3 valeurs et combats prioritaires pour garder le cap et ne pas s’éparpiller.

Une fois que vous avez listé les causes qui vous tiennent à cœur, vous allez pouvoir identifier les actions concrètes et cohérentes à mettre en place.

Bien entendu, gardez en tête que ces actions doivent être adaptées à la situation de votre entreprise et à votre marché.

Voici tout de même quelques idées qui pourraient peut-être vous inspirer.

- reverser une partie de son chiffre d’affaires à des associations spécialisées comme 1% pour la planète ;

- opter pour des matières premières et des emballages moins énergivores ;

- favoriser les circuits courts ;

- développer des produits respectueux de l’environnement ;

- optimiser la gestion des déchets ;

- etc.

Ici, il s’agit d’aller au-delà des fondamentaux (le respect du droit du travail, de l’égalité entre les femmes et les hommes) et de mettre en place des actions fortes, comme par exemple :

- reverser une partie de son chiffre d’affaires à des associations caritatives ou à des projets sociaux ;

- travailler avec des acteurs engagés dans le commerce équitable ;

- favoriser le travail des personnes en situation de handicap ;

- etc.

Il convient ensuite de vérifier régulièrement que les mesures mises en place sont efficaces et qu’elles répondent réellement à vos objectifs.

Cet exercice est essentiel car il permet aussi d’identifier les faux combats, c’est-à-dire les actions et les projets qui demandent beaucoup d’énergie, de ressources, mais qui en réalité ont peu - voire pas - d’impact.

Mais comment mesurer l’impact de son projet ?

La première chose à faire est d’associer un objectif à un indicateur de performance très concret.  Par exemple, si vous souhaitez réduire vos déchets, vous pouvez analyser les chiffres de votre production annuelle ou mensuelle de déchets, de votre production annuelle ou mensuelle de produits recyclés. Si vous souhaitez sensibiliser vos collaborateurs à certaines thématiques, vous pouvez vous baser sur le nombre de salariés réellement formés.

Vous pouvez également vous équiper d’outils de suivi pour mesurer avec précision l’impact de votre projet ou alors faire appel à des cabinets spécialisés afin de faire des audits réguliers.

Mener un projet à impact, c’est avant tout un travail d’équipe. Et vos salariés sont en première ligne.

Vous devez prendre le temps de les former, de les sensibiliser et de communiquer sur les objectifs et les nouvelles façons d’agir.

L’objectif est d’engager et de fédérer vos équipes autour de valeurs communes. Elles seront plus impliquées dans leurs missions.

Il convient d’associer toutes les autres parties prenantes de l’entreprise à votre projet à impact. En effet, il est plus cohérent de collaborer avec des partenaires (fournisseurs, sous-traitants, etc.) qui partagent vos convictions.

Selon l’étude menée par le cabinet d’audit EY que nous avons évoqué au début de l’article, 79 % des consommateurs déclarent manquer d'information concernant l’engagement des marques.

Les entreprises ont aujourd’hui tout intérêt à communiquer autour de leurs engagements. Bien sûr, elles doivent aussi veiller à ne pas tomber dans le piège de l’impact washing et/ou du greenwashing.

Une communication transparente permet d’améliorer l’image de marque et de nouer une relation de confiance avec sa clientèle.

Mais comment prendre la parole de façon efficace ?

Une première idée, par exemple, peut être de rendre public son rapport ESG. Les entreprises peuvent également choisir de communiquer par l’intermédiaire d’un blog, d’une newsletter ou des réseaux sociaux lorsque cela est pertinent.

L’enjeu est aussi de trouver le bon ton : un ton éducatif, informatif, passionné, enthousiaste (selon les choix de l’entreprise) mais jamais culpabilisant ou condescendant.

Impact et rentabilité ne sont pas forcément contradictoires… Bien au contraire.

Un projet à impact se doit de générer un minimum de profit, s’il souhaite perdurer sur le long terme.

Il ne s’agit pas de rechercher une hyper croissance rapide. D’ailleurs, de façon générale, une entreprise à impact prendra plus de temps à se développer qu’une entreprise qui compose avec les codes économiques traditionnels. L’objectif est de trouver un juste équilibre et d’entrer dans une logique de croissance saine et raisonnée.

Pour évaluer la rentabilité de leur projet et prendre les bonnes décisions, les dirigeant(e)s peuvent s’appuyer sur des outils de reporting financier.

Chez Qonto, nous pensons que la construction d’un monde plus durable est l’affaire de toutes et de tous, y compris des entreprises. C’est pourquoi nous avons à cœur de maitriser notre impact environnemental et d’agir pour une société plus juste. Découvrez nos engagements et notre stratégie à impact.