Devenir auto-entrepreneur livreur : le guide

Le métier de livreur indépendant est en plein essor dans la plupart des grandes villes de France, et notamment à Paris. La hausse des achats en ligne et le déploiement des plateformes de livraison à domicile comme Chronopost ou Uber Eats expliquent en grande partie cet engouement. Vous rêvez de vous lancer dans l’aventure de la livraison de colis ou de repas, en voiture, à scooter ou à vélo et de faire partie de la grande famille des livreurs ? Idéal pour exercer ce métier, le statut d’auto-entrepreneur vous ouvre les bras. Comment devenir livreur ? Quelles sont les charges et les obligations comptables afférentes à cette activité ? On vous dit tout sur la livraison de colis et de repas en auto-entreprise.

Aussi appelé chauffeur ou coursier, le livreur auto-entrepreneur est un entrepreneur indépendant qui livre des colis ou des repas frais à des clients pour le compte d’une plateforme de livraison. Le livreur doit établir une tournée précise à respecter pour livrer dans les temps chaque colis. Ses missions principales consistent ainsi à : 

Même si certaines plateformes peuvent proposer la participation à des stages pour comprendre les bases du métier de chauffeur livreur, aucun diplôme n’est exigé pour obtenir le statut d'auto-entrepreneur livreur. 

En revanche, vous devez détenir un permis B si la livraison des colis ou des repas se fait à l’aide d’une voiture, ou le BSR et le permis de conduire catégorie AM si vous choisissez le scooter pour vos livraisons à domicile. 

Certaines plateformes de livraison exigent de l’auto-entrepreneur livreur qu’il fournisse un casier judiciaire vierge. De même, vous devez être majeur pour exercer cette activité de coursier en indépendant. 

Si vous livrez des repas, vous devez respecter les règles sanitaires et utiliser des équipements spécifiques pour préserver la chaîne du chaud et du froid, par exemple au moyen d’un sac isotherme ou frigorifique. Si vous livrez des colis, vous devez vous assurer de leur intégrité. 

Quel que soit le moyen de transport utilisé par le livreur, il faut bien sûr respecter le Code de la route pour la sécurité de tous. 

Pour démarrer votre activité de coursier à vélo ou de chauffeur livreur, vous devez obtenir le statut d'auto-entrepreneur. Votre activité est une activité de prestation de services commerciale. Vous devez donc vous rapprocher du CFE de la Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI) de votre département (celui de Paris par exemple) pour la création de votre auto-entreprise de livraison. 

En tant que futur coursier indépendant, vous devez remplir le formulaire Cerfa P0 disponible sur le site Auto-Entrepreneur de l’URSSAF et rassembler les justificatifs demandés pour les transmettre à votre CFE. C’est aussi à ce moment que vous devrez choisir entre une déclaration de chiffre d’affaires mensuelle ou trimestrielle pour votre activité de livreur auto-entrepreneur. 

Votre dossier est ensuite transmis à l’INSEE qui vous attribue un numéro SIRET. C’est lui qui vous identifie en tant qu'auto-entrepreneur livreur en France et à l'étranger, et vous permet d’exercer légalement. Vous obtiendrez aussi un extrait K, équivalent de l’extrait Kbis, témoin de votre inscription au Registre du Commerce et des Sociétés (RCS). 

Si vous comptez exercer votre activité de livreur indépendant avec un véhicule motorisé, vous devez vous inscrire au Registre National des Transporteurs. La demande doit être faite auprès de la DREAL (Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement), par le biais du Cerfa 14557. 

Pour exercer votre métier de coursier en toute sécurité, vous devez souscrire une assurance de responsabilité civile professionnelle. Cette dernière vous protégera en cas d’accident ou si une marchandise est détériorée pendant le transport. Elle peut toutefois être fournie par la plateforme de livraison pour laquelle votre micro-entreprise travaille. 

Si vous faites des livraisons à domicile à vélo, vous n’aurez pas besoin d’assurance supplémentaire d’un point de vue légal. Si vous utilisez un véhicule motorisé pour votre activité d’auto-entrepreneur livreur, vous devez en revanche disposer d’une assurance adaptée, au tiers à minima. La recherche de cette assurance doit être faite par le livreur lui-même, cette dernière n’étant pas fournie par les plateformes de livraison comme Uber Eats ou Amazon. 

Il existe de nombreuses plateformes de livraison sur lesquelles vous pouvez vous inscrire pour exercer votre métier de livreur auto-entrepreneur. Vous pouvez ainsi vous inscrire sur : 

Comme tout entrepreneur, l’auto-entrepreneur livreur doit déclarer son chiffre d’affaires selon la périodicité choisie lors de la création de son activité. Cette déclaration doit être effectuée sur le site Auto-Entrepreneur de l’URSSAF. Elle correspond à la totalité des sommes encaissées en tant que coursier, dans la limite de 77 700 €. 

Puisque vous êtes indépendant, vous devez payer des cotisations sociales. Bonne nouvelle : le taux forfaitaire applicable à l'auto-entrepreneur livreur n’est que de 22 %, applicable sur le chiffre d’affaires déclaré. Autrement dit, si vous ne réalisez pas de chiffre d’affaires au cours d’une année, vous n’avez pas de cotisations sociales à payer. Autre avantage au lancement de votre auto-entreprise : si vous bénéficiez de l’ACRE, le taux forfaitaire applicable est de 11 % la première année. 

Chaque année, vous devez payer la cotisation foncière des entreprises (CFE), dont le montant dépend d’un taux voté par la commune dont vous dépendez et du chiffre d’affaires réalisé. Si vous exercez votre activité d’auto-entrepreneur livreur pour la 1ère année ou que le chiffre d’affaires annuel de votre entreprise est inférieur à 5 000 €, vous pouvez toutefois en être exonéré.

Le régime fiscal de l’auto-entrepreneur livreur est extrêmement simple puisqu’il est soumis à l’Impôt sur le Revenu. Le calcul de cet impôt est basé sur le chiffre d’affaires réalisé après un abattement forfaitaire de 50 % (pour tenir compte des frais relatifs à votre activité de coursier). Ainsi pour 100 € facturés, l’administration fiscale ne retient que 50 % de la somme. C’est un atout pour vous puisque vous avez peu de charges à supporter au quotidien dans votre métier de chauffeur indépendant.

Vous pouvez aussi opter pour le versement libératoire de l’IR. Dans ce cas, vos impôts sont payés en même temps que vos cotisations sociales, sur la base d’un taux à 1,7 %. Cette option ne peut être sélectionnée que si le revenu perçu ne dépasse pas un certain seuil. Dans ce cas, le chiffre d’affaires généré par votre activité de livreur auto-entrepreneur est ponctionné de la manière suivante : 

En fonction de la plateforme de livraison choisie, une tenue et un sac vous seront généralement fournis en l’échange d’une caution. D’autres plateformes de livraison comme Uber Eats demandent aux auto-entrepreneurs d’investir dans leur équipement. 

Pour exercer votre métier de coursier, vous aurez besoin de matériel. Si vous faites vos livraisons à vélo, il vous faudra nécessairement un bon vélo capable d’avaler les kilomètres rapidement. Vous aurez aussi besoin d’un casque, d’un kit de réparation, d’un support de téléphone ou encore de vêtements de pluie. 

Si vous faites les livraisons de colis en scooter, il vous faudra des vêtements adaptés et un casque homologué. Si les déplacements professionnels sont pris en charge par l’employeur d’un livreur salarié, ce n’est pas le cas pour vous. Ainsi, vous devrez financer le plein de votre voiture vous-même si vous utilisez ce véhicule pour vos livraisons de marchandises. 

En plus des premiers investissements de départ de votre micro-entreprise et des frais d’entretien, la plateforme de livraison choisie vous prélève des commissions variables entre 15 et 30 % du chiffre d’affaires. Ces commissions n’étant pas déductibles, elles doivent être réintégrées au chiffre d'affaires lors des déclarations à l’URSSAF. 

La micro-entreprise est idéale pour le livreur qui se met à son compte, dans la mesure où elle présente certains avantages sur le plan comptable. En effet, elle permet :