L’auto-entreprise est un régime apprécié des Français, tant pour sa rapidité de création que pour sa gestion simplifiée. Depuis janvier 2009, les artisans ont la possibilité d’exercer leur activité à titre principal ou complémentaire en micro-entreprise. Quel est l’intérêt de ce régime pour ces professionnels ? Comment devenir auto-entrepreneur(e) artisan et quelles sont les obligations à respecter ? Qonto décrypte pour vous le régime de la micro-entreprise appliqué aux métiers de l’artisanat.
Sommaire
Pourquoi choisir le régime de la micro-entreprise quand on est artisan ?
Pourquoi choisir le régime de la micro-entreprise quand on est artisan ?
Issu du statut de l’entreprise individuelle, le régime de l’auto-entreprise offre de nombreux avantages aux artisans qui souhaitent se mettre à leur compte. Il permet tout d’abord de créer sa micro-entreprise sans s’encombrer avec des démarches et des formalités complexes. L’artisan peut créer son entreprise rapidement et gratuitement, directement en ligne. C’est le régime idéal pour celui qui souhaite démarrer son activité sans attendre.
- un régime micro-social permettant à l’artisan de payer ses cotisations sociales à l’Urssaf selon un taux défini appliqué à son chiffre d’affaires ;
- la possibilité d’opter pour le versement libératoire de l’impôt sur le revenu ;
- une comptabilité simplifiée.
- 36 800 € pour les prestations de services et les professions libérales ;
- 91 900 € pour les activités de commerce et d’hébergement.
- 77 700 € pour les prestations de service et les professions libérales ;
- 188 700 € pour les activités de commerce et d'hébergement.
Pour quelles activités peut-on se déclarer auto-entrepreneur(e) artisan ?
Pour quelles activités peut-on se déclarer auto-entrepreneur(e) artisan ?
Un auto-entrepreneur artisan est un professionnel autonome qui produit, transforme, répare et commercialise lui-même ses produits. Il peut aussi proposer des prestations de services. Effectuée à titre principal ou secondaire, cette activité nécessite un savoir-faire spécifique.
- le bâtiment - il s’agit par exemple de la construction de bâtiments résidentiels, du désamiantage, du génie civil, mais aussi de métiers tels que chauffagiste, électricien, menuisier ou maçon ;
- l’alimentation - on y retrouve les activités de boulanger et poissonnier, la fabrication de vins, de produits laitiers ou d’aliments pour animaux par exemple ;
- la production - cette catégorie rassemble notamment la fabrication de textiles, la métallurgie, le travail du bois ou encore la collecte de déchets triés ;
- la prestation de services - en font partie la coiffure, la maréchalerie, la livraison, le ramonage ou encore les activités de jardinage entre autres.
5 étapes pour devenir artisan auto-entrepreneur(e)
5 étapes pour devenir artisan auto-entrepreneur(e)
Posséder une qualification
Conformément à l’article 16 de la loi n°96-603 du 5 juillet 1996, il est indispensable de disposer d’une qualification pour devenir artisan auto-entrepreneur(e) dans certains secteurs. C’est le cas des boulangers, des poissonniers et des bouchers, des micro-entrepreneurs qui proposent des soins esthétiques (coiffeur…), et des métiers du bâtiment (peintre en bâtiment, serrurier, menuisier, plombier…).
- d’un certificat d’aptitude professionnelle (CAP) ou d’un brevet d’études professionnelles (BEP) ;
- d’un diplôme de niveau égal ou supérieur, dans la mesure où il est répertorié dans le répertoire national des certifications professionnelles (RNCP) ;
- d’une expérience d’au moins 3 ans dans le métier.
Bon à savoir : les auto-entrepreneurs qui exercent dans le domaine alimentaire doivent aussi suivre une formation pour le respect des normes de sécurité et d'hygiène.
Réaliser sa déclaration d’activité
Pour créer son activité, l’auto-entrepreneur(e) artisan doit effectuer une déclaration d’activité en ligne auprès du Guichet Unique. Son dossier sera ensuite validé par la Chambre de métiers et de l’artisanat (CMA).
- une photocopie de sa pièce d’identité ;
- un justificatif de domicile ;
- une déclaration sur l’honneur de non condamnation ;
- un justificatif de qualification professionnelle en fonction de l’activité exercée.
Domicilier son auto-entreprise
Toute entreprise doit avoir une domiciliation, et la micro-entreprise n’échappe pas à cette règle. L’auto-entrepreneur(e) artisan doit donc choisir une adresse qui devra être indiquée dans sa déclaration d’activité transmise au CFE. Il peut choisir de domicilier son entreprise :
- à son domicile ;
- dans une société de domiciliation ;
- au sein d’une pépinière d’entreprises ;
- dans un local commercial.
Procéder à son immatriculation au Répertoire des métiers
Depuis le 1er janvier 2023, tout(e) auto-entrepreneur(e) s'immatricule au registre national des entreprises géré par l'INPI, quelle que soit l'activité qu'il exerce.
Auparavant, l’immatriculation au Répertoire des métiers était obligatoire pour les artisans auto-entrepreneurs, sauf si cette activité artisanale est secondaire ou qu’elle génère moins de 50 % du total des revenus perçus. Les artisans qui exerçaient aussi une activité commerciale devaient quant à eux s’immatriculer au Registre du commerce et des sociétés (RCS).
Bon à savoir : depuis l’entrée en vigueur de la loi PACTE, les artisans auto-entrepreneurs n’ont plus l’obligation d’effectuer un stage de préparation à l’installation (SPI) à la Chambre de métiers et de l’artisanat pour s’inscrire au Répertoire des métiers.
Souscrire une assurance
Certains auto-entrepreneurs ont l’obligation d’avoir une Responsabilité civile professionnelle (RC Pro) dans le cadre de leur activité. C’est le cas des artisans qui travaillent dans le bâtiment, afin de couvrir la garantie décennale.
- une assurance Responsabilité civile professionnelle ;
- une mutuelle santé pour couvrir ses frais médicaux ;
- une assurance prévoyance santé pour assurer un revenu de remplacement en cas d’incapacité de travailler.
Quelles sont les obligations de l’auto-entrepreneur(e) artisan ?
Quelles sont les obligations de l’auto-entrepreneur(e) artisan ?
Tenir une comptabilité
À la différence des entreprises au statut plus complexe, l’auto-entrepreneur(e) n’a pas besoin de tenir une comptabilité à proprement parler. Il n’a pas à produire de bilan comptable ni à faire appel aux services d’un(e) expert-comptable.
- un livre des recettes. Prenant généralement la forme d’un tableau à colonnes, il indique toutes les recettes perçues par l’artisan auto-entrepreneur(e). Plusieurs renseignements doivent y figurer dont la facture concernée, la date, le nom du client, la nature de l’opération, le montant et le mode d’encaissement ;
- un livre des achats. Il référence tous les achats réalisés par l’auto-entrepreneur(e) artisan dans l’ordre chronologique. Il prend, lui-aussi, la forme d’un tableau à colonnes, mais fait apparaître les fournisseurs à la place des clients.
- le nom de l’artisan, son adresse et son numéro SIREN ;
- le nom et l’adresse du client ;
- le numéro de la facture et sa date d’émission ;
- la nature de l’opération réalisée, le prix et la quantité ;
- la date attendue pour le règlement et les pénalités encourues en cas de retard.
Bon à savoir : sauf s’il dépasse les plafonds du régime de la franchise en base de TVA, l’auto-entrepreneur(e) artisan n’est pas assujetti(e) à cette taxe. Il doit donc faire apparaître la mention « TVA non applicable, art 293 B du CGI » sur ses factures.
Payer ses cotisations sociales à l'Urssaf
L’auto-entrepreneur(e) artisan relève du régime micro-social. Il doit payer ses cotisations sociales à l’Urssaf en fonction du chiffre d’affaires réalisé, à partir d’un taux fixe défini en fonction de l’activité exercée. Pour les activités de prestations de services artisanales et commerciales, le taux est de 22 %.
- la contribution à la formation professionnelle ;
- la taxe pour frais consulaires de la CMA ;
- la taxe de cotisation foncière des entreprises.
- valider des trimestres de retraite, dans la mesure où il réalise un chiffre d’affaires suffisamment élevé ;
- obtenir la prise en charge de certains frais de santé ;
- bénéficier d’indemnités journalières en cas d’arrêt maladie ;
- accéder à un congé maternité ou paternité.
Bon à savoir : les artisans qui créent leur activité en micro-entreprise peuvent bénéficier de l’ACRE (aide à la création et à la reprise d’entreprise). En sollicitant ce dispositif, ils bénéficient d’une exonération partielle des charges pour leur première année d’activité, un coup de pouce financier appréciable au démarrage d’une entreprise.
Déclarer son chiffre d'affaires et payer l'impôt sur le revenu
Les auto-entrepreneurs artisans sont soumis à l’impôt sur le revenu dans la catégorie micro-BIC. Le montant imposable est déterminé après application d’un abattement sur le chiffre d’affaires par l’administration fiscale au taux de 50 % du CA. Ce taux concerne toutes les activités qui relèvent des bénéfices industriels et commerciaux (BIC), dont celles des artisans.
Bon à savoir : ce taux d’abattement est de 34 % du CA pour les activités qui relèvent des bénéfices non commerciaux (BNC) et de 71 % du CA pour les activités d'achat-revente et la fourniture de logements.
L’artisan en micro-entreprise peut, s’il le souhaite, bénéficier du versement libératoire de l’impôt sur le revenu, sous réserve de respecter le plafond du revenu fiscal de référence. Ce dispositif fiscal permet de payer l’impôt sur le revenu à l’Urssaf en même temps que les cotisations sociales, tous les mois ou tous les trimestres.
Ouvrir un compte bancaire dédié à son activité artisanale
L’auto-entrepreneur(e) artisan fait face à une autre obligation après la création de son entreprise : il doit ouvrir un compte bancaire distinct de son compte personnel. Ce compte spécifique lui permettra de réaliser ses achats professionnels et de recevoir les paiements de ses clients dans un même espace financier. Dédié à son activité professionnelle, ce compte n’est toutefois obligatoire que si l’auto-entrepreneur(e) réalise un chiffre d’affaires supérieur à 10 000 € pendant 2 années successives.
ÉCRIT PAR
Jennifer est copywriter freelance depuis 2012 et écrit notamment pour Qonto. Titulaire d’un M2 entrepreneuriat, elle aide les indépendants et PME à comprendre les subtilités financières et juridiques qui les entourent.
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