En principe, l’auto-entrepreneur(e) est soumis au prélèvement à la source pour le paiement de l’impôt sur le revenu. Néanmoins, son régime fiscal lui permet d’opter pour le versement forfaitaire libératoire. Mis en place pour simplifier la gestion des micro-entreprises, ce dispositif lui permet de régler son impôt en même temps que ses cotisations sociales. Ce mode de taxation est-il plus favorable que le barème progressif de l’impôt sur le revenu ? Dans quelles circonstances faut-il le choisir ? Qonto vous aide à mieux comprendre en quoi consiste le versement libératoire quand on est auto-entrepreneur(e).
Sommaire
Qu'est-ce que le versement libératoire de l'impôt sur le revenu ?
Qu'est-ce que le versement libératoire de l'impôt sur le revenu ?
Versement libératoire : définition
Régi par l’article 151-0 du Code général des impôts, le versement forfaitaire libératoire (VFL) est une option ouverte aux auto-entrepreneurs pour simplifier le paiement de l’impôt sur le revenu .
Comment fonctionne le prélèvement libératoire ?
Lorsqu’il opte pour le VFL, l’auto-entrepreneur règle son impôt sur le revenu à partir d’un pourcentage fixe appliqué au chiffre d’affaires HT déclaré trimestriellement ou mensuellement. Variable selon l’activité exercée par le micro-entrepreneur, le pourcentage est de :
- 1 % pour les entreprises qui vendent des marchandises ou fournissent un logement ;
- 1,7 % pour les auto-entrepreneurs qui proposent des prestations de services relevant des BIC (bénéfices industriels et commerciaux) ou la location de meublés d'habitation ;
- 2,2 % pour les activités libérales et les prestations de service relevant des BNC (bénéfices non commerciaux).
- 12,8 % pour les entreprises qui vendent des marchandises et fournissent un logement ;
- 22 % pour les prestations de service et les activités libérales.
Bon à savoir : l’entreprise doit toujours déclarer ses revenus, même si elle ne réalise aucun chiffre d’affaires. Dans ce cas, elle n’aura ni impôts, ni cotisations sociales à payer.
Versement libératoire en micro-entreprise et déclaration des revenus
Grâce au VFL, l’auto-entrepreneur(e) évite l’imposition classique du prélèvement à la source et le barème progressif par tranches. Ce dispositif ne le dispense toutefois pas d’effectuer sa déclaration annuelle de revenus. Il doit en effet remplir le formulaire 2042-C-Pro en plus de la déclaration 2042.
Bon à savoir : pour remplir plus facilement la déclaration 2042-C-Pro, munissez-vous de votre attestation fiscale.
Qui dit déclaration de revenus ne dit pas double imposition. Cette démarche permet simplement à l’administration fiscale d’être informée du chiffre d’affaires réalisé par le micro-entrepreneur. Elle peut ainsi établir son revenu fiscal de référence et définir le taux moyen d’imposition de son foyer fiscal.
Que se passe-t-il pour l'auto-entrepreneur(e) qui ne sollicite pas le versement fiscal libératoire ?
Que se passe-t-il pour l'auto-entrepreneur(e) qui ne sollicite pas le versement fiscal libératoire ?
L’auto-entrepreneur(e) qui n’opte pas pour le prélèvement libératoire est soumis(e) à l’imposition classique, et donc au prélèvement à la source pour le paiement de l’impôt sur le revenu. Puisqu’il ne peut pas déduire les charges engagées pour son auto-entreprise, il a droit à un abattement pour frais professionnels qui vient réduire son bénéfice imposable.
- 34 % pour les prestations de service qui relèvent des bénéfices non commerciaux et les professions libérales ;
- 50 % pour les prestations de service qui relèvent des bénéfices industriels et commerciaux ;
- 71 % pour les activités de vente de marchandises.
L'option du versement libératoire : qui peut en bénéficier ?
L'option du versement libératoire : qui peut en bénéficier ?
Seuls les auto-entrepreneurs qui répondent à certaines conditions ont le droit d’opter pour le versement libératoire. C’est le cas des professionnels dont le revenu fiscal de référence (RFR) de l’année N-2 n’excède pas un certain plafond pour une part de quotient familial. Pour connaître son RFR, le micro-entrepreneur doit simplement consulter son avis d’impôt.
- 26 070 € pour un célibataire sans enfant qui bénéficie d’1 part ;
- 52 140 € pour un couple qui bénéficie de 2 parts ;
- 65 175 € pour un couple avec 1 enfant qui bénéficie de 2 parts et demie ;
- 78 210 € pour une famille avec 2 enfants qui bénéficie de 3 parts.
- 77 700 € pour les activités libérales et les auto-entreprises qui réalisent des prestations de services commerciales ou artisanales ;
- 188 700 € pour les activités d’achat-vente de marchandises, et la mise à disposition de logements.
Bon à savoir : ces seuils s’expriment hors taxes. L’auto-entrepreneur(e) qui est redevable de la TVA ne doit pas la prendre en compte dans ce cas de figure.
Comment opter pour le VFL ?
Comment opter pour le VFL ?
Les auto-entrepreneurs ne bénéficient pas automatiquement du versement forfaitaire libératoire, même s’ils respectent les conditions d’accès à ce mécanisme. En effet, l’auto-entrepreneur(e) doit en faire la demande à l’Urssaf s’il exerce une activité libérale, ou à la Sécurité sociale des indépendants (SSI) dans les autres cas.
L'auto-entrepreneur(e) peut-il changer d'avis et sortir du dispositif ?
L'auto-entrepreneur(e) peut-il changer d'avis et sortir du dispositif ?
Puisque l’auto-entrepreneur(e) peut opter pour le versement forfaitaire libératoire, il peut aussi en sortir. En effet, le dispositif du VFL peut prendre fin automatiquement dans les cas suivants :
- les seuils de l’auto-entreprise sont dépassés ;
- l’auto-entrepreneur(e) opte pour le régime réel d’imposition ;
- les revenus du foyer fiscal de l’année N-2 dépassent les seuils du versement forfaitaire libératoire.
VFL ou imposition classique : quand choisir le versement libératoire ?
VFL ou imposition classique : quand choisir le versement libératoire ?
Le versement forfaitaire libératoire présente de sérieux avantages. En premier lieu, il simplifie le paiement de l’impôt sur le revenu puisqu’un taux unique est appliqué au chiffre d’affaires. L’auto-entrepreneur(e) n’a pas d’argent à avancer et ne verse rien s’il ne réalise pas de CA. De même, puisqu’il règle son impôt tous les trimestres ou tous les mois, l’auto-entrepreneur peut anticiper facilement le montant à payer. Enfin, s’il est suffisamment imposable, le versement libératoire forfaitaire peut sensiblement réduire le montant de l’impôt sur le revenu à régler.
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ÉCRIT PAR
Jennifer est copywriter freelance depuis 2012 et écrit notamment pour Qonto. Titulaire d’un M2 entrepreneuriat, elle aide les indépendants et PME à comprendre les subtilités financières et juridiques qui les entourent.
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