Vous souhaitez exercer une profession libérale, et vous vous demandez si le statut d’auto-entrepreneur(e) est adapté, voire autorisé ? S’il est vrai que le régime de la micro-entreprise est particulièrement approprié aux activités libérales, certaines professions libérales règlementées ne peuvent toutefois pas être exercées en tant qu’auto-entrepreneur(e). On vous explique tout cela en détail, pour vous aider à y voir plus clair.
Auto-entrepreneur(e) et profession libérale : quelles différences ?
Qu’est-ce qu’une profession libérale ?
L’administration fiscale définit les professionnels libéraux comme des personnes qui pratiquent, en toute indépendance, une science ou un art et dont l’activité intellectuelle joue le principal rôle.
L'article 29-1 de la Loi n°2012-387 du 22 mars 2012 définit l’exercice des professions libérales. Ce sont ainsi des personnes qui exercent « à titre habituel, de manière indépendante et sous leur responsabilité, une activité de nature généralement civile ayant pour objet d’assurer, dans l’intérêt du client ou du public, des prestations principalement intellectuelles, techniques ou de soins mis en œuvre au moyen de qualifications professionnelles appropriées et dans le respect de principes éthiques ou d’une déontologie professionnelle (…) ».
Les professions libérales regroupent ainsi toutes les activités qui ne sont pas commerciales, artisanales, industrielles ou agricoles. Les activités libérales peuvent être règlementées ou non. Certaines professions libérales sont totalement libres (par exemple : consultant, community manager, graphiste, etc.).
D’autres, en revanche, nécessitent l’obtention d’une autorisation d’exercice ou une déclaration d’activité (par exemple : éducateur sportif, formateur indépendant).
Et enfin, certaines impliquent de respecter des règles déontologiques strictes et sont soumises au contrôle de leurs instances professionnelles (ordre, chambre ou syndicat).
Professions libérales règlementées et professions libérales non règlementées
On distingue deux grands types de professions libérales : celles qui sont dites « règlementées » et les autres.
Liste des professions libérales dites « réglementées »
Les professions libérales réglementées sont les plus connues. Leurs membres doivent respecter des règles déontologiques strictes et sont soumis au contrôle de leurs instances professionnelles. Il peut s'agir d'un ordre, d'un syndicat, ou d'une chambre professionnelle. Le professionnel doit être titulaire d'un titre. Citons notamment (la liste ci-dessous n'est pas exhaustive) :
- Agent général d'assurance
- Architecte d'intérieur
- Avocat
- Chiropracteur
- Chirurgien-dentiste
- Commissaire aux comptes
- Commissaire-priseur
- Conseil en investissements financiers
- Conseil en propriété industrielle
- Diététicien
- Ergothérapeute
- Expert-comptable
- Géomètre-expert
- Greffier auprès des tribunaux de commerce
- Huissier de justice
- Infirmier libéral
- Mandataire judiciaire
- Mandataire judiciaire à la protection des majeurs
- Masseur-kinésithérapeute
- Médecin
- Notaire
- Orthophoniste
- Orthoptiste
- Ostéopathe
- Pédicure-podologue
- Psychologue
- Psychomotricien
- Psychothérapeute
- Sage-femme
- Vétérinaire
Les professions libérales non réglementées
La catégorie des professions libérales non-réglementées regroupe toutes les professions qui ne sont ni commerciales, ni artisanales, ni industrielles, ni agricoles et qui ne figurent pas dans la liste des professions libérales réglementées. Ces activités libérales non réglementées ne sont pas sous le contrôle d'une autorité. Il n'existe pas de liste officielle des professions libérales dites « non réglementées ».
Les professions libérales dites « non réglementées » peuvent exercer sous le régime de la micro-entreprise.
Quelles sont les activités libérales en auto-entrepreneur(e) ?
Nous venons de l’évoquer, les professions libérales non réglementées peuvent exercer sous le régime de la micro-entreprise.
Pour les professions libérales réglementées en revanche, les choses sont plus complexes. Seules certaines de ces professions peuvent bénéficier de ce régime.
À titre d'exemple, les expert(e)s-comptables qui dépendent de l'Ordre des Experts-Comptables ne peuvent pas exercer en auto-entrepreneur alors que les infirmiers qui dépendent de l'Ordre National des Infirmiers y sont autorisés.
C’est pourquoi, nous vous conseillons de vous rapprocher de l'autorité dont vous dépendez pour savoir si vous pouvez profiter du régime de la micro-entreprise.
Notez que certaines activités libérales ne peuvent être exercées en tant qu’auto-entrepreneur(e). C’est le cas de certaines professions libérales réglementées.
Les professions ne pouvant pas être exercées en tant qu’auto-entrepreneur(e) libéral
Voici quelques exemples de professions libérales qui ne peuvent être exercées en tant qu’auto-entrepreneur(e) :
- les professions juridiques : avocat(e), huissier(e), notaire, greffier(e), commissaire-priseur, mandataire liquidateur, etc ;
- les professions médicales : infirmier(e), médecin, sage-femme, vétérinaire, orthophoniste, kinésithérapeute, etc ;
- les agents généraux et d’assurances ;
- les expert(e)s-comptables et commissaires aux comptes ;
- les courtier(e)s en assurance ou en crédits ;
- les professions réalisant des opérations sur les marchés financiers (traders).
La raison principale de cette incompatibilité est que ces professions libérales réglementées ne relèvent ni du régime général de l’assurance retraite, ni de la CIPAV pour leur retraite.
Les professions libérales pouvant être exercées en tant qu’auto-entrepreneur(e)
À l’inverse, certaines activités libérales réglementées peuvent être exercées sous le régime de la micro-entreprise. Il s’agit des activités libérales qui relèvent de la CIPAV pour leur caisse de retraite.
La liste est restreinte à une vingtaine d’activités environ : architecte, architecte d’intérieur, économiste de la construction, maître d’œuvre, géomètre expert, ingénieur conseil, moniteur de ski, guide de haute montagne, accompagnateur de moyenne montagne, ostéopathe, psychologue, psychothérapeute, ergothérapeute, diététicien, chiropracteur, psychomotricien, artiste non affilié à la Maison des artistes ou à l’Agessa, expert devant les tribunaux, mandataire judiciaire à la protection des majeurs ;expert en automobile, guide-conférencier.
Les avantages du régime de la micro-entreprise
Vous avez vérifié et votre activité libérale peut être exercée sous le régime de la micro-entreprise ? C’est une bonne nouvelle pour vous. En tant que micro-entrepreneur(e), vous pouvez bénéficier de nombreux avantages.
Tout d’abord, les formalités de création sont simplifiées. Vous n’avez pas besoin de vous immatriculer au régime du commerce et des sociétés (RCS) si vous êtes commerçant, ou au répertoire des métiers (RM) si vous êtes artisan.
Les inconvénients au fait d'exercer une activité libérale en auto-entrepreneur(e)
Tous les entrepreneur(e)s ne peuvent pas bénéficier de la micro-entreprise. En effet, l’accès au régime est conditionné à des plafonds de chiffre d’affaires annuels. Les voici :
- 77 700 euros hors taxes pour des prestations de services et les activités libérales.
- 188 700 euros hors taxes pour les ventes de marchandises.
Notez également que vous ne pouvez pas déduire vos charges de votre revenu imposable. Dès lors, cette option ne sera pas la plus avantageuse si vous souhaitez embaucher un salarié par exemple.
Pour aller plus loin, nous vous invitons à consulter cet article qui résume les avantages et les inconvénients du régime de la micro-entreprise.
Quelle fiscalité appliquer à un auto-entrepreneur(e) en activité libérale ?
Les bénéfices générés par la pratique d’une activité libérale en tant qu’auto-entrepreneur(e) sont soumis à l'impôt sur le revenu (IR). Votre impôt sur le revenu sera calculé sur votre bénéfice, après un abattement dont le taux est de 34 % de votre chiffre d'affaires annuel.
La profession libérale fait partie de la catégorie des Bénéfices Non Commerciaux (BNC).
En tant que micro-entrepreneur(e), vous pouvez opter pour le versement forfaitaire libératoire (VFL) de l’impôt sur le revenu. Cette option fiscale vous permet de régler vos impôts et vos cotisations sociales tout au long de l’année selon l’évolution de votre chiffre d’affaires. Pour bénéficier du versement libératoire, vous devez en faire expressément la demande auprès de l’Urssaf.
Vous êtes prêt(e) à créer votre micro-entreprise ? Nous avons écrit un article complet qui reprend étape par étape les formalités à effectuer pour devenir auto-entrepreneur(e).
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Vos charges sociales sont calculées sur la base du chiffre d'affaires de votre auto-entreprise. Vous les réglez soit mensuellement soit trimestriellement auprès de l’URSSAF.
Ce taux propre à votre activité libérale est fixé à 21,1 %. À ce taux, s’ajoute la contribution à la formation professionnelle qui est de 0,2 % de votre chiffre d’affaires. Au total, vous êtes donc soumis à des charges sociales de 21,3%.
L’auto-entrepreneur est affilié à l'URSSAF (pour les allocations familiales) et au Régime Social des Indépendants (RSI) pour la sécurité sociale si l’activité d’auto-entrepreneur est exercée à titre principal. Si c'est votre activité secondaire et que vous êtes salarié en parallèle, vous serez affilié à la Caisse d'assurance maladie générale.
L'auto-entrepreneur en activité libérale est considéré comme un travailleur non-salarié (TNS).
Auto-entrepreneur et profession libérale : les questions fréquentes
Est-ce que l'auto-entrepreneur(e) est une profession libérale ?
Quelle est la différence entre auto-entrepreneur(e) et profession libérale ?
Qui est considéré comme profession libérale ?
Comment devenir auto-entrepreneur(e) profession libérale ?
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