Entrepreneur(e) : comment vaincre la crainte de l’instabilité financière

Même si vous n’avez pas (encore) créé votre entreprise, il y a de fortes chances que vous y ayez déjà songé.

Et pour cause, l’idée de quitter un travail à plein de temps pour lancer son activité séduit. Quoi de plus galvanisant que la perspective de devenir son propre patron et de « gagner sa vie » grâce à « son » entreprise ?

Pourtant, les projets entrepreneuriaux de nombreux salariés dépassent rarement le stade du rêve. La raison invoquée ? La peur de l’échec. Et plus précisément, la crainte de manquer d’argent si les choses ne se passent pas comme prévu.

Dans cet article, nous revenons sur cet obstacle et proposons des solutions concrètes à mettre en place pour maîtriser le risque financier. Nous avons également recueilli le témoignage d’entrepreneur(e)s qui ont réussi à dépasser leurs doutes.

D’après une enquête publiée dans la revue Harvard Business Review et réalisée auprès d’entrepreneur(e)s britanniques et canadiens, il existe 7 grandes sources d’appréhension liées :

• à la sécurité financière ;
• à la capacité à financer son entreprise ;
• à la confiance en soi et ses capacités ;
• au potentiel de son idée ;
• au regard des autres ;
• à la capacité à générer du chiffre d’affaires ;
• au coût d’opportunité.

Certaines de ces inquiétudes tournent autour de considérations abstraites et/ou personnelles. Mais on remarque que deux principales craintes ressortent : la peur de l’instabilité financière et la peur de ne pas être capable de financer son projet.

Et il n’est pas difficile de comprendre pourquoi.

Comment couvrir les frais de démarrage d'une petite entreprise ? Faut-il piocher dans ses économies ? Contracter un prêt bancaire ? Emprunter à son entourage ?

Si vous envisagez de devenir freelance, vous n’aurez peut-être pas beaucoup de coûts à anticiper au lancement de votre activité. Mais que faire si votre revenu s’avère finalement bien inférieur à votre salaire actuel ?

Créer son entreprise implique de se poser toutes ces questions, et surtout, d’y apporter des réponses. Heureusement, résoudre des problèmes fait partie des grandes forces des entrepreneur(e)s à succès - comme l’explique bien Daniel Ek, le cofondateur de Spotify ici.

Observons ensemble les solutions qu’il est possible de mettre en place pour maîtriser le risque financier.

Cette citation, attribuée à Marie Curie, reflète bien l’approche méthodique que les entrepreneur(e)s doivent adopter.

En effet, les faits, les données et les informations précises sont les plus grands ennemis de la peur. Ce sont donc les meilleures armes pour la surmonter. Plus vous prenez le temps d'affiner votre projet, d’étudier votre marché et de vous entourer d’entrepreneur(e)s expérimentés, moins vous vous laissez paralyser par les doutes.

En activant votre réseau (amis, familles, contacts professionnels…), vous vous imprégnez de leur expérience et de leur savoir-faire et vous renforcez la confiance que vous avez en votre projet.

En observant les acteurs présents sur votre marché, vous évaluez et anticipez précisément les coûts nécessaires au démarrage et au fonctionnement de votre activité.

Et plus votre projet sera solide et réfléchi, plus il vous sera facile de trouver des investisseurs.

Il est important de savoir déléguer les compétences qui ne font pas partie de votre domaine d’expertise. Par exemple, si vous n’êtes pas un expert de la comptabilité, vous pouvez tout à fait la déléguer à un professionnel. Il existe aussi des solutions de gestion financière en ligne, comme Qonto, qui vous aideront à gagner du temps et à respecter vos obligations comptables.

Bien entendu, sous-traiter ces compétences a un coût. Mais c’est un investissement qui porte ses fruits sur le long terme. C’est particulièrement vrai pour les domaines techniques et juridiques. Le recours à un expert-comptable ou un avocat sera probablement rentabilisé rapidement, car leurs conseils vous permettront de faire de précieuses économies. Ils vous aideront, par exemple, à prendre les meilleures décisions pour votre entreprise, notamment sur le plan juridique et fiscal. 

L’une des solutions qui s’offrent à vous est de développer ce que l’on appelle un « side project ». Cette anglicisme désigne le fait de lancer un projet entrepreneurial en parallèle d’un travail salarié.

Cette option a l’avantage de vous garantir un filet de sécurité financière. En effet, vous pouvez compter sur votre salaire jusqu’à ce que votre activité soit rentable. Ce n’est qu’à ce stade que vous allez donner votre préavis.

Développer votre activité en tant que side project vous laisse le temps de tester votre idée et d’identifier les éventuelles problématiques. Cette alternative ne vous dispense pas de respecter vos obligations comptables et administratives. Mais vous pouvez itérer, expérimenter plus sereinement, car vous n’avez pas de pression financière.

Et comme le dit Susie Moore, auteure du livre What If It Does Work Out, « quand on est à court d’argent, nous ne prenons pas les bonnes décisions. »

Jongler entre un travail salarié et un side project vous permettra aussi de tester votre capacité à organiser votre temps de manière efficace. Une compétence que vous devez absolument valider avant de vous lancer dans l’entreprenariat à temps plein.

Pour en savoir plus sur la législation entourant les clauses de non-concurrence, nous vous invitons à consulter le site du service public, ici. 

Vous avez beau avoir une excellente idée d’entreprise, si vous n’avez pas suffisamment de fonds, il sera difficile de la concrétiser.

Financer votre projet par vous-même est une bonne solution si vous en avez les moyens, car cela vous donne la liberté de gérer votre entreprise comme bon vous semble.

En investissant une partie de vos économies, vous montrez aussi à vos potentiels investisseurs que vous vous vous engagez dans votre projet et que vous êtes prêt(e) à prendre en charge une partie du risque financier.

• Les aides de l’État. Il existe de nombreuses aides publiques pour les créatrices et créateurs d’entreprise, aussi bien au niveau national, régional que local. Pour vous aider à y voir plus clair, nous les avons regroupées dans un article détaillé.

• Les aides européennes. La Commission européenne propose de nombreux dispositifs de financements à destination des PME (prêt, capital risque, etc.). Retrouvez toutes ces initiatives sur le moteur de recherche mis en ligne sur le site officiel de l’Union européenne.

• Les incubateurs et accélérateurs d’entreprises. Ces structures aident non seulement les entrepreneur(e)s à trouver des fonds, mais aussi à construire un réseau professionnel et à rencontrer des mentors, des investisseurs et ainsi que d’autres entreprises locales. Le site Incubator List vous donne une sélection des incubateurs et accélérateurs les plus réputés au niveau national. N’hésitez pas aussi à vous renseigner sur ce qui existe près de chez vous.

• Les prêts bancaires. Avant de contracter un prêt, pensez toujours à comparer les taux d’intérêt. Sachez qu’il existe des alternatives aux offres proposées par les banques traditionnelles. Par exemple, Qonto a lancé sa plateforme dédiée au financement. Intégrée à l'application Qonto, la plateforme propose aux clients un accès direct à plusieurs offres de financement 100 % en ligne, de différents partenaires, adaptées aux besoins spécifiques des entrepreneurs.

• La collecte de fonds auprès de votre entourage. Cette solution a été adoptée par des businessmen comme Jeff Bezos, Elon Musk ou encore Donald Trump. Il est conseillé d’encadrer le prêt par un document contractuel, et cela même si vous échangez avec des personnes que vous connaissez bien. 

• Le financement participatif (ou crowdfunding). C’est une manière efficace de trouver des financements tout en créant une communauté autour de votre produit ou de votre service. Vous créez de l’intérêt et faites parler de vous dès le début de votre projet. Les Pépites Tech et WiSeed comptent parmi les plateformes de crowdfunding les plus réputées en France.

• Trouver un associé. Une autre alternative consiste à partager le risque financier avec une entreprise partenaire du même secteur d’activité. L’accord peut être flexible et vous n’avez pas besoin de créer une nouvelle entité commerciale. Construire une entreprise commune (joint venture) permet à deux structures (ou plus) de mutualiser leurs ressources tout en réduisant les risques.

• Les business angels et les investisseurs en capital risque. Si les investisseurs en capital risque investissent principalement dans des entreprises déjà bien établies, les business angels eux vont plutôt mettre des fonds dans des sociétés innovantes à fort potentiel dès le début de l’activité. Les business angels jouent aussi un rôle de mentor et partagent leur expertise, leur expérience et leur réseau professionnel. France Angels a mis en ligne une base de données regroupant des investisseurs français, par région. Femmes Business Angels met en avant un réseau féminin de business angels. 

Toutefois, la recherche de financements n’intervient qu’après une autre étape essentielle : la création d’un business plan solide.

Créer une entreprise sans avoir pris le temps de faire un business plan… c’est comme s’aventurer dans des contrées sauvages sans carte, compas ou GPS. Vous ne pourrez compter que sur la chance ou sur le hasard pour retrouver votre chemin.

Un bon business plan montre à vos potentiels investisseurs pourquoi ils devraient miser sur votre idée d’entreprise. Il faut leur indiquer les financements nécessaires au développement de votre activité, comment vous allez les dépenser et comment vous allez leur garantir un retour sur leur investissement.

Il existe de nombreux modèles de business plan en ligne. Toutefois, soyez vigilant(e) à ne pas produire un document trop générique. Votre business plan reflète votre projet, votre marché, et doit inclure :

• un executive summary (c’est-à-dire le pitch de présentation de votre projet) ;
• la présentation de vos produits ou de vos services ;
• une étude de marché ;
• la stratégie marketing envisagée ;
• un prévisionnel financier.

Pour en savoir plus, consultez notre guide complet pour créer un bon business plan. 

Il est tout à fait normal de craindre de ce que l’on ne connait pas. Mais cette crainte peut être maîtrisée par une bonne organisation et préparation. Et lorsqu’elle ne dépasse pas un certain degré, elle peut même être un puissant moteur pour les entrepreneur(e)s qui se démarrent.

Alors, si vous croyez en votre idée et que vous avez pris le temps d’affiner votre projet, sachez qu’il existe de nombreuses sources de financements pour vous aider.

Prêt(e) à vous lancer dans l’aventure entrepreneuriale ? Ouvrez votre compte pro en ligne en moins de 10 minutes avec Qonto. 

Pour en savoir plus (certaines ressources sont disponibles en anglais uniquement) :

How fear helps (and hurts) entrepreneurs - Harvard Business Review 5 Tips for Starting a Side Hustle From Experts Who’ve Done it Before - Nextadvisor

What If It Does Work Out?: How a Side Hustle Can Change Your Life — Susie Moore

Fédération Nationale des Business Angels

How to write a winning business plan - Harvard Business Review