L’impôt sur les sociétés est un impôt appliqué sur les bénéfices réalisés par les sociétés exploitées en France, qui exercent une activité commerciale ou libérale. Elles doivent alors déclarer l’IS et le payer à des moments bien précis. Explications.
Impôt sur les sociétés : définition
Souvent abrégé « IS », l’impôt sur les sociétés est un impôt direct proportionnel qui s’applique aux bénéfices réalisés en France par les entreprises et certaines entités juridiques.
Prélevé par l’État, il permet de taxer les revenus des sociétés, déduits des coûts et des dépenses (rémunération des salariés, matières premières, dépenses d’exploitation, etc.). Il représente donc une grande partie de la fiscalité des entreprises.
L’impôt sur les sociétés ne doit pas être confondu avec l’impôt sur le revenu qui concerne les particuliers et certains professionnels, notamment les freelances exerçant en micro-entreprise.
Quelles sont les entreprises soumises à l’IS ?
Toutes les entreprises qui exercent une activité commerciale sur le territoire français sont concernées par l’impôt sur les sociétés, qu’elles soient françaises ou étrangères. Cette imposition peut être obligatoire ou optionnelle, en fonction de la forme de la société.
L’imposition à l’IS obligatoire
Plusieurs formes de sociétés sont soumises d’office à l’IS. C’est le cas des :
- sociétés anonymes (SA) ;
- sociétés à responsabilité limitée (SARL) ;
- sociétés par actions simplifiées (SAS) ;
- sociétés en commandite par actions (SCA) ;
- sociétés civiles qui exercent une activité commerciale ou industrielle.
Les SCI dont les recettes de nature commerciales n’excèdent pas 10 % du montant total réalisé ne sont pas obligatoirement soumises à l’impôt sur les sociétés.
Même si elles sont soumises de plein droit à l’impôt sur l’IS, ces différentes sociétés peuvent opter pour l’impôt sur le revenu si elles le souhaitent.
Cette option peut être levée à la création de l’entreprise ou au cours de sa vie sociale. Pour cela, il faut obtenir l’accord de tous les associés et en faire la demande au Service des impôts des entreprises (SIE) compétent.
Attention, renoncer à l’assujettissement à l’impôt sur les sociétés est définitif.
L’imposition à l’IS optionnelle
L’impôt sur les sociétés est optionnel pour :
- les entrepreneurs individuels ;
- les entreprises unipersonnelles à responsabilité limitée (EURL) ;
- les sociétés en nom collectif (SNC) ;
- les sociétés en participation ;
- les sociétés créées de fait.
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Quels sont les taux d’IS applicables sur les bénéfices en France ?
Le taux normal d’IS à 25 %
En principe, toutes les entreprises concernées par l’impôt sur les sociétés sont taxées au taux de 25 %, quel que soit leur chiffre d’affaires.
Initialement fixé à 33,33 %, le taux normal de l’IS a baissé progressivement pour atteindre 25 % le 1er janvier 2022. L’objectif du législateur était alors de réduire l’écart entre la taxation des bénéfices qui était opérée en France et l’application de la taxe dans le reste de l’Union européenne.
Le taux réduit d’IS à 15 %
Le taux réduit à 15 % concerne les entreprises qui remplissent ces conditions cumulatives :
- leur capital social a été entièrement libéré ;
- elles réalisent un chiffre d’affaires hors taxes inférieur à 10 millions d’euros ;
- leur capital est détenu à 75 % au moins par des personnes physiques.
L’article 37 de la loi de finances 2023 relève le plafond permettant aux entreprises de bénéficier du taux réduit à 15 %. En effet, depuis le 1er janvier 2023, ce taux s’applique sur les bénéfices jusqu’à 42 500 euros contre 38 120 euros auparavant.
Au-delà, c’est le taux normal de l’IS qui s’applique.
La contribution sociale sur l'IS
Certaines grandes entreprises doivent également verser une contribution sociale sur l’IS. C’est le cas lorsqu’elles :
- réalisent un chiffre d’affaires hors taxes supérieur à 7 630 000 euros ;
- doivent payer un IS de plus de 763 000 euros.
Cette contribution est calculée au taux de 3,3 % des bénéfices imposables.
Jusqu’au 31 décembre 2016, les entreprises générant un chiffre d’affaires hors taxes supérieur à 250 millions d’euros devaient aussi régler une contribution exceptionnelle évaluée à 10,7 % du montant de l’IS.
Déclarer l’impôt sur les sociétés : comment faire ?
Si l’entreprise est soumise à l’impôt sur les sociétés, elle doit remplir une déclaration de résultats accompagnée de liasses fiscales. La procédure à suivre diffère selon que la société relève du régime réel normal ou du régime réel simplifié d’imposition.
Les entreprises qui relèvent du régime réel normal
Ce régime d’imposition s’applique aux entreprises dont le chiffre d’affaires hors taxes réalisé au cours de l’année N-1 est supérieur à :
- 818 000 euros pour celles qui exercent une activité commerciale ou qui fournissent un logement ;
- 247 000 euros pour celles qui proposent des prestations de services.
Pour les années 2023 à 2025, ces seuils ont été réévalués respectivement à 840 000 euros et 254 000 euros.
Dans ce cas, la déclaration de résultat doit être effectuée par voie dématérialisée par l’intermédiaire d'un partenaire EDI.
Les entreprises qui relèvent du régime réel simplifié
Ce régime d’imposition s’applique aux entreprises qui ont réalisé un chiffre d’affaires hors taxes compris entre :
- 176 200 et 818 000 euros pour les activités de commerce et de fourniture de logement ;
- 72 600 et 247 000 euros pour les prestations de services et la location meublée.
Pour les années 2023 à 2025, l’IS s’applique lorsque le chiffre d’affaires réalisé est respectivement compris entre 188 700 et 840 000 euros, ou entre 77 700 et 254 000 euros.
Les entreprises soumises au régime simplifié d’imposition peuvent déclarer leur résultat en mode :
- EDI-TDFC avec l’aide d’un partenaire EDI ;
- EFI à partir de l’espace abonné disponible sur le site des impôts.
La date limite de déclaration dépend de la date de clôture de l’exercice comptable. Elle doit être effectuée :
- au plus tard le 2ème jour ouvré suivant le 1er mai de l’année N pour les exercices clos au 31 décembre N-1 ;
- au plus tard dans les 3 mois suivant la clôture de l’exercice s’il a eu lieu entre janvier et novembre ;
- dans les 60 jours en cas de cessation d’activité.
Comment procéder au paiement de l’IS ?
Comment calculer l’IS à payer ?
L’entreprise calcule elle-même le montant de l’impôt qu’elle doit verser au service des impôts sur la base de son résultat fiscal. Seuls les bénéfices réalisés en France au cours de l’exercice annuel sont concernés.
Le calcul se fait à partir du résultat fiscal selon la formule suivante :
Montant imposable = résultat comptable + réintégrations fiscales - déductions fiscales - déficit à imputer.
Le montant de l’impôt brut est calculé en appliquant le taux de 25 % ou le taux réduit de 15 % jusqu’à 42 500 euros de bénéfice imposable. Il suffit ensuite de retrancher les réductions et les crédits d‘impôt, ainsi que les acomptes d’IS déjà payés pour obtenir le montant du solde à régler.
Lorsque le dirigeant perçoit une rémunération au titre de ses fonctions, celle-ci est directement déductible du résultat imposable, ce qui permet in fine de réduire le montant de l’IS à verser.
Quand payer l’impôt sur les sociétés ?
Comme la déclaration de l’impôt sur les sociétés, le paiement de l’IS se fait spontanément par le dirigeant de l’entreprise, par voie électronique.
Ce dernier doit verser quatre acomptes trimestriels à l’aide de l'imprimé n°2571. Le montant de chaque acompte correspond au quart de l’impôt calculé.
Ils sont versés selon le calendrier suivant :
Date de clôture | Acompte 1 | Acompte 2 | Acompte 3 | Acompte 4 |
---|---|---|---|---|
Du 20 février au 19 mai de l’année N |
15 juin année N-1 |
15 septembre année N-1 |
15 décembre année N-1 |
15 mars année N |
Du 20 mai au 19 août de l’année N |
15 septembre année N-1 |
15 décembre année N-1 |
15 mars année N |
15 juin année N |
Du 20 août au 19 novembre N |
15 décembre année N-1 |
15 mars année N |
15 juin année N |
15 septembre année N |
Du 20 novembre au 19 février N+1 |
15 mars année N |
15 juin année N |
15 septembre année N |
15 décembre année N |
Le solde est versé à l’aide de l'imprimé N°2572-SD, avant :
- le 15 mai de l’année N pour les exercices clos au 31 décembre de l’année N-1 ;
- le 15 du 4ème mois suivant la clôture pour les exercices achevés en cours d’année N.
Les entreprises nouvellement créées et les sociétés soumises à l’impôt sur le revenu qui ont opté pour l’IS sont dispensées du versement des acomptes d’IS correspondant à leur premier exercice d’imposition.
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