Tout savoir sur la comptabilité d’engagement

La comptabilité d’une SASU, d’une micro-entreprise ou d’une SARL peut se tenir de plusieurs façons. Selon son activité, l’entreprise doit tenir une comptabilité d’engagement ou une comptabilité de trésorerie. Qonto vous aide à comprendre la comptabilité d’engagement ainsi que ses avantages et ses inconvénients.

La comptabilité d’engagement désigne une méthode spécifique de tenir les comptes d’une entreprise. Son principe est simple : un enregistrement comptable doit avoir lieu dès lors que l’entreprise s’engage à payer une somme d’argent.

Cet engagement peut être une créance, comme une facture client, ou une dette, telle qu’une facture fournisseur.

Exemple : votre entreprise se procure du matériel informatique le 20 décembre, mais le paiement interviendra le 15 janvier de l’exercice comptable suivant. Voici les opérations comptables à enregistrer :

• l’acquisition du matériel informatique en date du 20 décembre ;
• le paiement de la facture fournisseur le 15 janvier de l’année suivante.

Cette méthode comptable oblige à effectuer deux enregistrements pour une seule opération.

La comptabilité d’engagement se distingue de la comptabilité de trésorerie. Cette dernière, également appelée comptabilité de caisse, se base uniquement sur les flux financiers. Par conséquent, seul un mouvement sur le compte bancaire entraine un enregistrement comptable.

L’obligation de tenue d’une comptabilité d’engagement dépend de l’activité exercée par l’entreprise. Toutefois, les sociétés peuvent choisir volontairement cette méthode comptable si elles le souhaitent.

Les entreprises commerciales ont l’obligation de tenir une comptabilité d’engagement dès lors qu’elles exercent une activité qui relève des Bénéfices Industriels et Commerciaux (BIC), quel que soit son régime d’imposition.

Pour rappel, ce régime est accessible aux sociétés qui respectent les seuils suivants :

• 840 000 euros HT pour une activité de vente de marchandises ;
• 254 000 euros HT pour une activité de prestation de services.

Notez que les sociétés civiles, comme la SCI ou la SCA, doivent également adopter cette méthode comptable si elles, ou l’un des associés, est soumis à l’impôt sur le revenu (IR) ou à l’impôt sur les sociétés (IS) dans la catégorie des BIC.

Cette obligation s’applique aussi aux sociétés civiles qui remplissent au moins deux des trois critères suivants :

• total bilan supérieur à 1,55 million d’euros ;
• chiffre d’affaires supérieur à 3,1 millions d’euros ;
• effectif moyen supérieur à 50 salariés.

Les sociétés dont l’activité relève des Bénéfices Non Commerciaux (BNC), comme les professions libérales, ont l’obligation de tenir une comptabilité de trésorerie.

De même, la comptabilité des entreprises individuelles ainsi que celle de certaines associations peut se tenir selon la méthode de la comptabilité de trésorerie.

Comme évoqué précédemment, les sociétés dont l’activité relève des BIC soumises au régime réel simplifié d’imposition sont exemptées de l’obligation de tenir une comptabilité d’engagement.

Toutefois, elles peuvent choisir cette méthode plutôt que la comptabilité de trésorerie si elle répond aux impératifs de gestion de l’entreprise.

La comptabilité d’engagement facilite la gestion de l’entreprise au quotidien, car elle permet au dirigeant de disposer d’une image fidèle de la situation financière de la société à un instant T pour prendre de meilleures décisions.

En effet, les comptes intègrent l’ensemble des engagements pris par l’entreprise. Ainsi, vous pouvez suivre aisément les dettes et les créances au long de l’exercice comptable.

De plus, cette méthode vous assure que les opérations sont rattachées à l’année où elles se produisent. Pour ce faire, chaque opération doit donner lieu à un enregistrement en fin d’exercice comptable :

• provisions ;
• charges à payer ;
• factures non parvenues ;
• factures à émettre ;
• etc.

La comptabilité d’engagement repose sur la méthode du fait générateur. Or, cette dernière s’avère plus contraignante et plus chronophage que la comptabilité de trésorerie, car elle oblige l’expert-comptable à réaliser au moins deux enregistrements :

• une écriture comptable pour le fait générateur ;
• une écriture comptable lors du paiement ou du solde de la dette ou de la créance.

De plus, l’expert-comptable doit réaliser un rapprochement bancaire régulier pour mieux visualiser les liquidités à disposition de l’entreprise ainsi qu’une réconciliation comptable plus approfondie.

Enfin, opter pour la comptabilité d’engagement nécessite de procéder à de multiples inventaires lors de la clôture comptable pour matérialiser les créances et les dettes. Par exemple, les factures fournisseurs non parvenues ou les factures client en attente d’encaissement.

La comptabilité d’engagement est une méthode que vous devez impérativement appliquer à l’intégralité des documents comptables de l’entreprise. Chaque opération doit donner lieu à deux enregistrements :

• le fait générateur, comme l’émission d’une facture client ou la signature d’un contrat ;
• la date de l’encaissement ou du paiement.

La plupart des logiciels de comptabilité vous permettent la tenue d’une comptabilité d’engagement. Pensez à bien vérifier ce critère avant de choisir votre outil.

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