Le tableau de financement est une annexe comptable des comptes annuels comprenant le bilan et le compte de résultat. Ce tableau révèle l’état de la trésorerie de l'entreprise et évalue les variations de son patrimoine lors de l'exercice écoulé. Il estime sa capacité à générer des fonds et à les allouer. Découvrez comment réaliser et analyser le tableau de financement.
Quelle est la définition du tableau de financement ?
Le tableau de financement, également appelé tableau emplois-ressources, est un document de la comptabilité d'une entreprise. Il fait la synthèse des flux financiers sur une période donnée.
En pratique, il détermine les variations de patrimoine en faisant une photographie des emplois et des ressources de votre entreprise entre deux exercices comptables consécutifs.
Il est établi à partir du bilan comptable de la société. Il se compose de deux parties :
- les ressources durables et les emplois stables de l’entreprise, c’est-à-dire la variation du haut du bilan comptable ;
- les flux à court terme, c’est-à-dire le bas du bilan comptable.
Le tableau de financement n’est pas à confondre avec le plan de financement. Ce dernier est établi à titre prévisionnel pour déterminer les moyens nécessaires pour réaliser un investissement. Il est effectué à la création d’une entreprise pour notamment évaluer sa rentabilité et lors de la recherche de financement.
Conformément aux articles L232-2 et L612-2 du Code de commerce, le tableau de financement est obligatoire pour les sociétés commerciales et les personnes morales de droit privé non commerçantes ayant une activité économique qui remplissent une des conditions suivantes :
- employer au moins 300 salariés ;
- avoir un chiffre d'affaires annuel égal ou supérieur à 18 000 000 euros.
Il est alors réalisé tous les ans en même temps que les comptes annuels, c'est-à-dire dans les quatre mois qui suivent la clôture d'un exercice.
Les associations qui reçoivent des subventions d'investissement doivent également réaliser un tableau de financement.
Quel est le but du tableau de financement ?
Le tableau de financement est un outil de pilotage.
À partir de celui-ci, vous pouvez connaître :
- la capacité de l’entreprise à générer de la richesse ;
- la politique financière pratiquée par l’entreprise ;
- les variations de trésorerie et de patrimoine sur l'exercice comptable ;
- les déséquilibres financiers ;
- la solvabilité de l’entreprise, c’est-à-dire son aptitude à couvrir ses dépenses avec ses ressources.
Il permet donc d’analyser la politique financière à long terme de l’entreprise et l’exploitation quotidienne, c’est-à-dire la gestion des stocks, les délais de paiement, etc.
Ainsi, vous savez si votre entreprise peut autofinancer un projet ou un investissement ou si elle doit envisager l’emprunt bancaire.
Comment compléter un tableau de financement ?
Le tableau de financement comprend deux parties :
Il représente les variations de poste d’une année à l’autre.
Partie 1 : les emplois et les ressources stables
Les ressources et emplois stables font référence aux éléments du haut de bilan.
Les ressources stables
Ces ressources à long terme comprennent les ressources dont dispose l’entreprise pour financer ses besoins à long terme. Ce sont les variations de poste ayant un impact positif sur la trésorerie de votre entreprise. Il s’agit :
- de l’augmentation des capitaux propres ;
- des emprunts souscrits ;
- des cessions d’immobilisations lors de l’exercice ;
- de la capacité d’autofinancement (CAF).
La capacité d’autofinancement (CAF) détermine le flux potentiel de trésorerie dont disposera l’entreprise.
Elle se calcule à partir de l’excédent brut d’exploitation (EBE) et des produits encaissables diminués des charges décaissables. Ce sont les produits et charges qui figurent dans le compte de résultat.
Quant à l’EBE, il permet d’évaluer les ressources dégagées par l’activité après paiement des salaires et taxes indirectes. Il vous montre si l’activité est rentable.
Les emplois stables
Ces emplois stables à long terme correspondent aux besoins de l’entreprise, c’est-à-dire à des sorties d’argent. Ce sont les variations des postes ayant un impact négatif sur la trésorerie de votre entreprise. À savoir :
- les distributions de dividendes effectuées au cours de l’exercice ;
- les charges réparties sur plusieurs exercices ;
- les remboursements de dettes financières ;
- les acquisitions d’immobilisations lors de l’exercice comptable.
Pour rappel, une immobilisation est un bien de l’actif de l’entreprise qui doit servir à son exploitation de manière durable, c’est-à-dire pour une durée supérieure à un an.
La différence entre les ressources et les emplois stables fait apparaître la variation du fonds de roulement net global (FRNG).
Votre gestion financière est saine lorsque les ressources sont supérieures aux emplois. Dans le cas inverse, votre entreprise est en déséquilibre financier.
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Partie 2 : les flux à court terme
La seconde partie du tableau de financement permet d’évaluer les variations de l’actif circulant au cours de l’exercice. Ce sont les éléments du bas de bilan. Cette partie comprend :
- la variation d’exploitation ;
- la variation hors exploitation ;
- la variation de trésorerie ;
- la variation en besoin en fonds de roulement net global.
Chaque poste indique s’il s’agit d’un besoin de financement ou d’un dégagement de ressources.
En pratique, c'est un besoin de financement si la variation d’un actif est positive ou celle d’un passif est négative. Dans les cas contraires, ce sont des dégagements de ressources.
Les variations se calculent par différence entre les montants de l’année et ceux de l’année précédente. Toutefois, il ne faut pas tenir compte des provisions pour dépréciation et de la répartition des bénéfices.
Pour rappel, une provision pour dépréciation traduit la diminution de la valeur d’un élément d’actif non irréversible. Par exemple, il peut s’agir de la différence entre le prix de revient d’un élément du stock et le cours du jour applicable à ce bien.
La variation d’exploitation
La variation d’exploitation comprend :
- la variation des actifs d’exploitation (stocks, avances et acomptes sur les commandes, créances clients) ;
- la variation des dettes d’exploitation (dettes fournisseurs, dettes fiscales d'exploitation, dettes sociales) ;
- la variation du besoin en fonds de roulement d’exploitation (BFRE).
La variation du BFRE est la différence entre les emplois et les ressources d’exploitation sur l’exercice.
Pour rappel, l'exploitation fait référence aux activités récurrentes de l'entreprise.
La variation hors exploitation
La variation hors exploitation comptabilise :
- les variations des autres débiteurs (valeurs mobilières de placement, créances diverses hors exploitation, charges constatées d’avance sauf exploitation, écarts de conversion) ;
- les variations des autres créditeurs (dettes fiscales, fournisseurs d’immobilisations, dettes diverses hors exploitation, produits constatés d’avance hors exploitation, écarts de conversion) ;
- la variation du besoin en fonds de roulement hors exploitation (BFRHE).
La variation du BFRHE est la différence entre les emplois et les ressources hors exploitation durant l’exercice considéré.
La variation de trésorerie
Il s’agit des :
- variations des disponibilités de l’entreprise, c’est-à-dire de la caisse et de la banque ;
- variations des concours bancaires courants et des soldes créditeurs de banques, c'est-à-dire les découverts bancaires ;
- variations de la trésorerie nette.
La variation du fonds de roulement net global
Cette variation se calcule en additionnant le besoin en fonds de roulement d’exploitation et le besoin en fonds de roulement hors exploitation.
Il correspond au surplus des ressources à long terme qui sera utilisé au cours de l’exercice.
Les résultats de la partie 1 et de la partie 2 doivent être identiques.
Comment analyser un tableau de financement ?
La première partie du tableau de financement permet de connaître la variation du fonds de roulement net global pour évaluer la qualité de la gestion financière de votre entreprise.
Votre entreprise bénéficie d’une bonne gestion lorsqu’elle est positive. Dans le cas contraire, elle fait face à un déséquilibre financier. Ses ressources ne permettent pas de couvrir les besoins.
Quant à la deuxième partie du tableau de financement, elle vous montre les conséquences du FRNG sur la trésorerie de votre entreprise.
Par exemple, l’entreprise doit augmenter ses dépenses lors d’une hausse d’activité, c’est-à-dire une augmentation des stocks, des achats, des dettes fournisseurs, etc. De ce fait, son besoin en fonds de roulement (BFR) augmente également.
Le BFR indique le montant que l'entreprise doit avoir pour financer son exploitation en raison des décalages des flux de trésorerie, c'est-à-dire entre les décaissements et les encaissements liés à l'activité de l'entreprise.
Si le BFR croît plus vite que l’EBE, vous risquez de subir des déséquilibres de trésorerie. En effet, dans ce cas, la richesse apportée par l’accroissement de l’activité est absorbée par les variations de stocks, de créances ou de dettes. On parle de « l’effet de ciseaux ».
Vous devez donc veiller à ce que votre EBE soit toujours supérieur au BFR afin d’anticiper les difficultés.
En tant que flux de trésorerie, l’EBE doit augmenter de manière proportionnelle au chiffre d’affaires.
N’hésitez pas à faire un budget prévisionnel pour visualiser les entrées et les sorties d’argent pour les mois à venir. Il vous permettra d’anticiper les difficultés et d’adapter votre gestion de trésorerie.
Le budget prévisionnel prend la forme d’un tableau reprenant les encaissements et les décaissements pour calculer le solde de trésorerie.
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