Première destination touristique mondiale, la France a accueilli plus de 100 millions de visiteurs en 2024. Envie d’ouvrir un gîte pour tirer profit de cette attractivité et faire découvrir le patrimoine et la culture de votre région ? Qonto vous dit comment faire.
- Ouvrir un gîte nécessite un investissement initial conséquent : entre 240 000 et 450 000 euros.
- Le cadre réglementaire est strict : déclaration en mairie obligatoire, respect des normes d’habitabilité et obtention d’un numéro SIRET.
- Plusieurs formes juridiques sont possibles : le statut de Loueur en Meublé Non Professionnel (LMNP), le Loueur en Meublé Professionnel (LMP) ou la création d’une société commerciale (EURL, SARL, SASU, SAS).
- La réussite du projet repose sur une préparation minutieuse et la mise en place d’une stratégie de communication multicanal (site internet, plateformes de réservation, partenariats locaux, etc.).
Qu’est-ce qu’un gîte ?
Définition du gîte
Un gîte est un hébergement touristique meublé, généralement une maison ou un logement indépendant, proposé à la location saisonnière par son propriétaire.
Tel que défini par l’article D324-1 du Code du tourisme, « les meublés de tourisme sont des villas, appartements, ou studios meublés, à l’usage exclusif du locataire, offerts en location à une clientèle de passage qui y effectue un séjour caractérisé par une location à la journée, à la semaine ou au mois, et qui n’y élit pas domicile ».
Les équipements d’un gîte doivent permettre aux locataires de vivre en autonomie complète avec une cuisine, des sanitaires et des chambres privatives.
Quelle est la différence entre un gîte et une chambre d’hôte ?
La distinction principale entre un gîte et une chambre d’hôte réside dans le mode d’hébergement et les services proposés.
Selon l’article L324-3 du Code du tourisme, « les chambres d’hôtes sont des chambres meublées situées chez l’habitant en vue d’accueillir des touristes, à titre onéreux, pour une ou plusieurs nuitées, assorties de prestations ».
Ainsi, le propriétaire d’une chambre d’hôte doit obligatoirement fournir le petit-déjeuner et assurer l’accueil des voyageurs.
Notez qu’une chambre d’hôtes doit compter au maximum 5 chambres et sa capacité d’accueil ne peut pas excéder 15 personnes.
En revanche, le gîte est un logement indépendant et autonome, loué dans son intégralité, où le propriétaire n’est pas tenu d’être présent pendant le séjour des locataires ni de fournir des services de restauration.
L’obtention d’un agrément sanitaire est obligatoire si vous souhaitez proposer des repas dans votre gîte.
Quelle est la réglementation pour ouvrir un gîte en France ?
L’ouverture d’un gîte en France nécessite d’accomplir plusieurs démarches administratives obligatoires ainsi que le respect de la réglementation en vigueur et des normes qui visent à assurer une prestation de qualité.
Obligations administratives et déclarations
Selon l’article L324-1-1 du Code du tourisme, une déclaration en mairie via le formulaire Cerfa n° 14004*04 est requise.
Pour les communes de plus de 200 000 habitants, un numéro d’enregistrement sera délivré.
En tant que meublé de tourisme, le gîte doit également être déclaré auprès du Centre de Formalités des Entreprises (CFE) pour obtenir un numéro SIRET.
Enfin, une assurance responsabilité civile professionnelle est obligatoire pour couvrir les risques liés à l’activité.
Normes d’exploitation, de sécurité et d’habitabilité
Le gîte doit respecter les conditions minimales de confort et d’habitabilité définies par le décret n° 87-149 du 6 mars 1987.
Cela implique :
- une pièce d’habitation d’une surface minimale de 9 m² si elle est séparée de la cuisine ou de 12 m² en cas de coin cuisine dans la chambre ;
- une hauteur sous plafond d’au moins 2,20 m ;
- une cuisine ou un coin cuisine comprenant au moins un évier, une cuisinière, un réfrigérateur, une table et des chaises en proportion de la capacité d’accueil, un placard et tous les ustensiles nécessaires ;
- une salle d’eau comprenant au moins un lavabo et une douche ;
- des toilettes intérieures ;
- électricité, eau courante potable (chaude et froide) et un moyen de chauffage.
Si la capacité d’accueil du gîte excède 15 personnes (gîte de groupe ou gîte de grande capacité), il doit respecter les normes ERP (Établissement Recevant du Public) de 5e catégorie afin de garantir l’accessibilité aux personnes à mobilité réduite.
Sachez que vous avez la possibilité de procéder au classement de votre meublé de tourisme selon 133 critères. Vous obtiendrez une note comprise entre 1 et 5 étoiles pour une durée de 5 ans.
Enfin, la vente d’alcool (vin, bière, cidre et vin doux) requiert l’obtention une petite licence restaurant. Ce permis d’exploitation est identique à celui des débits de boissons.
Quel budget pour ouvrir un gîte ?
Le budget nécessaire pour ouvrir un gîte se situe entre 240 000 et 450 000 euros pour un projet d’acquisition ou de rénovation dans les zones rurales attractives.
Cependant, ce montant varie considérablement selon plusieurs facteurs clés, tels que la capacité d’accueil du gîte, la localisation ou encore les travaux à réaliser.
Les principaux postes de dépenses sont :
- achat du bien immobilier ;
- travaux de rénovation ;
- ameublement et équipement ;
- frais administratifs et juridiques, comme l’immatriculation de la société ou les conseils d’un expert-comptable ;
- budget marketing initial, par exemple la création d’un site internet et la réalisation de photos professionnelles.
À ces investissements initiaux s’ajoutent les coûts de fonctionnement annuels du gîte qui comprennent les charges (eau, électricité, internet), l’assurance, l’entretien courant et les taxes locales.
Par ailleurs, il est recommandé de conserver une réserve de trésorerie d’environ 10 000 euros pour faire face aux imprévus et à la saisonnalité de l’activité.
Voici un tableau détaillé des différents investissements à prévoir :
Type de dépenses | Coût approximatif |
---|---|
Acquisition immobilière |
|
Achat du bien | 150 000 € - 300 000 € |
Frais de notaire | 10 000 € - 20 000 € |
Travaux et aménagements | |
Rénovation générale | 30 000 € - 60 000 € |
Mise aux normes électriques | 5 000 € - 8 000 € |
Plomberie et sanitaires | 8 000 € - 15 000 € |
Isolation | 7 000 € - 12 000 € |
Équipement et décoration |
|
Mobilier | 8 000 € - 12 000 € |
Électroménager | 4 000 € - 6 000 € |
Literie | 2 000 € - 4 000 € |
Décoration | 1 000 € - 3 000 € |
Frais administratifs |
|
Immatriculation et formalités | 500 € - 1 000 € |
Assurances première année | 1 000 € - 1 500 € |
Marketing et communication |
|
Site web | 1 500 € - 3 000 € |
Photos professionnelles | 800 € - 1 500 € |
Création supports marketing | 700 € - 1 500 € |
Trésorerie de démarrage | |
Fonds de roulement | 8 000 € - 12 000 € |
TOTAL | 238 000 € - 460 000 € |
Quelles sont les étapes à accomplir pour l’ouverture d’un gîte ?
Comme tout projet de création d’entreprise, l’ouverture d’un gîte nécessite d’accomplir plusieurs étapes :
Définir son concept
La première étape cruciale consiste à définir clairement le positionnement de votre gîte. Il s’agit de déterminer votre offre unique qui vous différenciera de la concurrence.
Réfléchissez aux clients potentiels que vous souhaitez cibler : familles, couples, groupes d’amis ou touristes d’affaires.
Définissez également le standing souhaité (standard, premium, luxe) et les services complémentaires que vous proposerez (location de vélos, espace bien-être, activités locales).
Pensez à aligner votre concept avec les tendances actuelles du tourisme : l’écotourisme, le slow tourism ou encore le tourisme expérientiel.
Votre gîte pourrait, par exemple, se positionner comme un hébergement éco-responsable avec une empreinte carbone minimale ou un lieu d’immersion dans la culture locale avec des ateliers de cuisine régionale.
Prenez également en compte les spécificités de votre région :
- patrimoine culturel ;
- attractions naturelles ;
- événements locaux.
Renseignez-vous aussi sur les labels pour apporter plus de crédibilité à votre gîte et toucher davantage de clients. Les labels les plus connus sont « Gîtes de France », « Clévacances » et « Accueil Paysan ».
Réaliser une étude de marché et un business plan
L’étude de marché est indispensable pour valider la viabilité de votre projet d’ouvrir un gîte.
Tout d’abord, analysez la demande touristique locale en consultant les données des offices de tourisme et observatoires régionaux. Vous pouvez également échanger avec des guides touristiques locaux.
Ensuite, étudiez la saisonnalité de votre région et le taux d’occupation moyen des hébergements similaires.
Enfin, identifiez vos concurrents directs et indirects, leurs tarifs, leurs points forts et leurs faiblesses.
Le business plan doit inclure des prévisions financières réalistes sur 3 ans minimum, détaillant :
- les investissements initiaux ;
- les charges fixes et variables ;
- les revenus prévisionnels selon différents scénarios d’occupation ;
- le point mort, c’est-à-dire le chiffre d’affaires à réaliser pour atteindre l’équilibre ;
- le plan de trésorerie prévisionnel ;
- les besoins en financement.
Un business plan convaincant s’avère essentiel pour persuader les banques et les investisseurs potentiels de la solidité de votre projet.
Trouver le bien immobilier idéal
La recherche du bien immobilier constitue une étape déterminante dans la création de votre gîte.
Cette phase nécessite une analyse approfondie de plusieurs critères essentiels pour garantir le succès de votre établissement, tels que :
- la localisation ;
- l’attrait touristique de la région ;
- l’accessibilité par les principaux axes de transport ;
- la superficie ;
- la capacité d’accueil ;
- le calme et la vue ;
- la concurrence à proximité d’autres types d’hébergement (campings, chambres d’hôtes ou hôtels) ;
- la présence ou non d’une piscine.
Avant toute acquisition, une étude technique approfondie du bâtiment s’impose. Faites réaliser des diagnostics complets pour évaluer l’ampleur des travaux nécessaires, particulièrement en matière d’isolation, d’électricité et de plomberie.
Consultez également le Plan Local d’Urbanisme (PLU) pour vérifier la faisabilité de votre projet et les éventuelles contraintes architecturales. Un bien disposant d’un espace extérieur, même modeste, constituera un atout significatif pour votre future clientèle.
Prêtez une attention particulière au DPE, car les logements classés F et G ne peuvent plus devenir meublé de tourisme depuis le 1er janvier 2025.
Financer la création de son gîte
Le financement d’un projet de création de gîte nécessite une stratégie bien élaborée qui s’articule autour différentes sources de financement.
Le prêt bancaire traditionnel reste la solution principale, mais les établissements financiers exigent généralement un apport personnel du porteur de projet qui représente au minimum 20 % du montant total.
La présentation d’un dossier solide, incluant une étude de marché détaillée et des prévisionnels financiers réalistes, sera déterminante pour convaincre les banquiers.
Ne négligez pas les aides publiques disponibles. En effet, les collectivités territoriales et les départements proposent souvent des subventions pour la création d’hébergements touristiques, particulièrement dans les zones rurales ou en développement.
Il est recommandé de solliciter plusieurs établissements bancaires pour comparer les offres et négocier les meilleures conditions.
L’accompagnement par un expert-comptable ou un conseiller en gestion peut s’avérer précieux pour optimiser votre plan de financement et identifier toutes les sources de financement potentielles.
Choisir son statut juridique
Le choix du statut juridique pour votre gîte mérite une réflexion approfondie, car il impactera directement votre fiscalité, votre protection sociale et votre responsabilité juridique.
Pour une activité de gîte, deux options principales se distinguent : le statut de loueur en meublé ou la création d’une société commerciale.
Le statut de loueur en meublé se décline en deux catégories : le Loueur en Meublé Non Professionnel (LMNP) et le Loueur en Meublé Professionnel (LMP).
Le LMNP convient parfaitement aux propriétaires qui souhaitent générer des revenus complémentaires. En effet, ce régime fiscal est cumulable avec le régime de l’auto-entrepreneur.
Si les recettes locatives de votre gîte dépassent 23 000 euros et qu’elles représentent plus de 50 % des revenus globaux du foyer, vous basculez automatiquement au statut LMP.
Le LMP offre des avantages fiscaux plus importants, notamment la déductibilité des charges et l’amortissement du bien. Cependant, la gestion comptable est plus complexe et les cotisations sociales sont plus élevées.
Pour les projets plus ambitieux, la création d’une société peut s’avérer pertinente.
La SARL est une forme légale qui offre un bon compromis entre protection du patrimoine personnel et simplicité de gestion. De plus, vous pouvez opter pour une SARL de famille si vous ouvrez un gîte avec d’autres membres de votre famille.
Quant au statut juridique de la SAS, il vous donne une plus grande flexibilité dans l’organisation et la gouvernance de la société. De plus, les dividendes ne sont pas soumis aux cotisations sociales.
Ces structures facilitent également l’obtention de financements et renforcent la crédibilité auprès des partenaires commerciaux.
Accomplir les démarches administratives
L’ouverture d’un gîte implique un parcours administratif précis qu’il convient de suivre méthodiquement.
La première étape consiste à déclarer votre activité en mairie via le formulaire Cerfa n° 1400404, conformément à l’article L324-1-1 du Code du tourisme. Cette déclaration doit être effectuée avant tout début d’activité.
La création de votre entreprise constitue la seconde étape majeure. Cette démarche vous permettra d’obtenir votre numéro SIRET, indispensable pour la gestion administrative et fiscale de votre établissement.
Si vous avez opté pour la création d’une société commerciale (EURL, SARL, SASU ou encore SAS), vous devrez :
- rédiger les statuts de l’entreprise ;
- déposer le capital social ;
- publier un avis de constitution dans un journal d’annonces légales ;
- transmettre le dossier d’immatriculation au greffe du tribunal de commerce par l’intermédiaire de la plateforme du Guichet unique.
Les démarches sont simplifiées pour la création d’une entreprise individuelle. En effet, vous devez uniquement compléter un formulaire de déclaration de début d’activité et déposer les documents suivants sur le Guichet unique :
- une copie de votre pièce d’identité en cours de validité ;
- une attestation de filiation ;
- un justificatif de domicile de moins de trois mois ;
- un extrait de votre casier judiciaire.
La mise en conformité avec les normes de sécurité et d’accessibilité doit être validée par les autorités compétentes.
Communiquer sur l’ouverture de son gîte
La réussite de votre gîte repose en grande partie sur une stratégie de communication efficace, déployée plusieurs mois avant l’ouverture. En effet, vous ne pouvez vous permettre d’attendre que le bouche-à-oreille fasse son effet !
La création d’un site internet professionnel constitue la pierre angulaire de votre visibilité numérique. Il doit mettre en valeur votre établissement à travers des photographies de qualité et des descriptions détaillées de vos prestations.
Le référencement sur les principales plateformes de réservation augmentera significativement votre visibilité auprès de votre clientèle cible, tout comme l’inscription auprès des offices de tourisme locaux et la publication de contenus sur les réseaux sociaux.
Pourquoi ne pas nouer des partenariats avec les acteurs touristiques de votre région (restaurants, sites culturels, guides touristiques, prestataires d’activités) afin de développer des offres attractives et d’offrir une promotion croisée ?
Enfin, invitez la presse locale et les acteurs du tourisme à un événement d’inauguration pour marquer le lancement de votre activité. Ainsi, vous ancrez votre gîte dans le paysage touristique local.
Afin de vous soulager de ces démarches administratives, Qonto a lancé son service de création d’entreprise 100 % en ligne. Nos équipes se chargent d’accomplir les formalités de A à Z à votre place en un temps record.
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