Vous envisagez d’ouvrir une pharmacie après l’obtention de votre diplôme ? Excellente idée, car le secteur de la pharmacie se porte bien en France malgré une baisse du nombre d’officines. En effet, les ventes ont augmenté de 2,5 % en 2023, notamment grâce aux médicaments sans ordonnance et à la parapharmacie. Qonto vous guide pour mener à bien votre projet entrepreneurial.
L’ouverture d’une pharmacie en France est strictement encadrée par la loi afin de garantir la sécurité sanitaire.
Seuls les titulaires du diplôme d’État de docteur en pharmacie, délivré après un cursus universitaire de 6 à 9 ans, peuvent prétendre à ouvrir et exploiter une officine.
De plus, vous devez posséder une première expérience professionnelle d’au moins 6 mois en tant que pharmacien adjoint ou remplaçant. Elle peut correspondre à votre stage de fin d’études par exemple.
Ce diplôme doit obligatoirement être reconnu par le Conseil national de l’Ordre des pharmaciens.
En outre, le pharmacien doit être inscrit à l’Ordre des pharmaciens.
Par conséquent, il n’est pas possible pour un non-pharmacien, même associé, de détenir ou de gérer une officine.
On compte environ 74 000 pharmaciens en France, dont près de 54 000 exercent en officine.
Notez que les pharmaciens étrangers ressortissants de l’Union européenne peuvent également ouvrir une pharmacie, sous réserve de la reconnaissance de leur diplôme en France.
Enfin, des critères de moralité sont vérifiés : l’entrepreneur à l’origine du projet ne doit pas avoir fait l’objet d’interdictions professionnelles ou de condamnations incompatibles avec l’exercice de la profession.
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Afin de garantir un haut niveau de compétence et de déontologie dans la gestion des pharmacies, certaines réglementations s’appliquent :
Avant d’ouvrir une pharmacie, il est impératif d’obtenir une licence d’exploitation délivrée par l’Agence Régionale de Santé (ARS).
Cette licence, également appelée « autorisation d’ouverture d’officine », est régie par l’article L5125-4 du Code de la santé publique.
Elle est attribuée en fonction de critères démographiques, afin de garantir une répartition équitable des pharmacies sur le territoire.
La demande doit être accompagnée d’un dossier complet, comprenant :
Sans cette licence, l’ouverture et l’exploitation d’une pharmacie sont strictement interdites.
L’exploitation d’une officine est incompatible avec l’exercice d’une autre profession, notamment avec celle de médecin, vétérinaire, sage-femme, dentiste, même si l’intéressé est pourvu des diplômes correspondants.
L’inscription à l’Ordre national des pharmaciens constitue une étape obligatoire pour ouvrir et gérer une officine.
Cette inscription, prévue par l’article L4221-1 du Code de la santé publique, atteste que le professionnel dispose des qualifications requises et respecte la déontologie de la profession.
Elle permet également d’accéder à :
L’Ordre vérifie notamment la moralité, les diplômes et l’absence de condamnations incompatibles avec l’exercice du métier de pharmacien.
Sans cette inscription, il est impossible d’obtenir une licence d’exploitation ou de délivrer des médicaments au public.
En 2024, la France comptait environ 20 000 officines en activité.
L’ouverture d’une pharmacie implique la souscription à plusieurs assurances obligatoires, notamment la responsabilité civile professionnelle (RC Pro), exigée par l’article L1142-2 du Code de la santé publique.
Cette assurance protège le pharmacien contre les conséquences financières d’éventuelles fautes professionnelles ou dommages causés aux patients.
L’exploitant de la pharmacie peut souscrire d’autres assurances, telles que :
Notez que la preuve de souscription de la RC Pro peut être demandée lors de contrôles réglementaires ou par l’Ordre des pharmaciens, garantissant ainsi la protection des patients et de l’activité.
Contrairement à l’ouverture d’un cabinet médical, vous ne pouvez pas ouvrir une pharmacie où bon vous semble. En effet, vous devez respecter :
L’implantation d’une pharmacie en France est soumise à une réglementation stricte afin d’assurer une répartition équilibrée sur le territoire.
Selon l’article L5125-4 du Code de la santé publique, une nouvelle officine ne peut être ouverte que si la commune compte au moins 2 500 habitants par pharmacie déjà existante.
Ce seuil garantit l’accès aux soins tout en évitant la surconcentration d’officines.
L’Agence Régionale de Santé (ARS) joue un rôle central dans l’examen des demandes d’ouverture ou de transfert, en tenant compte de l’évolution démographique et des besoins locaux de la population.
Une pharmacie accueille en moyenne 200 à 300 clients par jour.
En plus des règles de répartition, le pharmacien peut être confronté à des clauses de non-concurrence, généralement insérées lors d’un rachat ou d’une cession d’officine.
Ces clauses visent à protéger l’activité de l’ancien titulaire.
En effet, elles empêchent l’installation d’une nouvelle pharmacie dans un périmètre défini, souvent une distance minimale de quelques kilomètres, et pour une durée limitée.
Un pharmacien ou une société ne peut être propriétaire ou copropriétaire que d’une seule officine.
Pour être valide, la clause doit :
Ouvrir une pharmacie nécessite un investissement conséquent, généralement le coût total est compris entre 200 000 et 1 000 000 €.
Le budget dépend de plusieurs critères, tels que la commune d’implantation, la taille de l’officine et le fonds de commerce à acquérir.
Le budget englobe notamment :
Zoom sur les principales dépenses pour la création d’une pharmacie :
| Type de dépense | Coût approximatif |
|---|---|
| Fonds de commerce/rachat | 150 000 à 800 000 € |
| Travaux et aménagements | 30 000 à 100 000 € |
| Achat du stock initial | 50 000 à 150 000 € |
| Matériel informatique (logiciels, caisses enregistreuses, etc.) | 5 000 à 15 000 € |
| Honoraires (expert-comptable, avocat, notaire, etc.) | 10 000 à 30 000 € |
| Assurances obligatoires | 1 000 à 5 000 €/an |
| Frais administratifs (licence, Ordre) | 2 000 à 5 000 € |
Voici les formes juridiques les plus courantes pour l’ouverture d’une pharmacie :
L’entreprise individuelle (EI) permet au pharmacien de gérer son officine seul, avec une gestion simplifiée et des démarches administratives allégées.
Les revenus sont imposés à l’impôt sur le revenu dans la catégorie des Bénéfices Industriels et Commerciaux (BIC).
Depuis 2022, le patrimoine personnel de l’entrepreneur est protégé automatiquement : seuls les biens professionnels peuvent être saisis par les créanciers de l’activité.
Ce statut convient aux projets de petite taille ou lors d’une première installation, car ils évitent les formalités liées à la création d’entreprise tout en offrant une sécurité renforcée pour le patrimoine privé.
La SARL permet à plusieurs pharmaciens de s’associer pour exploiter une officine.
Ce statut juridique protège le patrimoine personnel des associés, leur responsabilité étant limitée à leurs apports.
La gestion est encadrée par des règles strictes et une comptabilité rigoureuse.
La SARL est particulièrement adaptée aux projets de taille moyenne ou lorsque plusieurs professionnels souhaitent s’unir pour partager les risques et les investissements.
La SNC est une structure où tous les associés sont indéfiniment et solidairement responsables des dettes de la pharmacie.
Elle est souvent choisie pour des projets familiaux ou entre professionnels de confiance.
Ce statut, bien que peu souple, facilite la transmission et la gestion collaborative, mais il expose fortement les associés en cas de difficultés financières.
Par conséquent, la SNC est à privilégier lorsque la confiance entre associés est totale.
La SELARL est une forme juridique adaptée aux professions libérales, dont les pharmaciens.
Elle combine les avantages de la SARL (responsabilité limitée aux apports) et une certaine souplesse de gestion.
La SELARL permet aussi de faciliter l’entrée de nouveaux associés et la transmission de l’officine.
Elle est encadrée par des règles propres aux professions de santé, notamment concernant la détention du capital social par des pharmaciens.
La SELAS offre une grande souplesse d’organisation et de gouvernance.
Cette société d’exercice libéral permet de répartir librement les pouvoirs entre les associés et d’adapter le fonctionnement de la société aux besoins spécifiques de l’officine.
La responsabilité des pharmaciens est limitée à leurs apports, comme pour la SELARL ou la SARL.
La création d’une SELAS convient aux projets innovants, aux officines de grande taille ou à celles nécessitant des modes de gestion évolutifs et collaboratifs.
La SELASU est la déclinaison unipersonnelle de la SELAS.
Cette forme juridique s’avère idéale pour un entrepreneur qui souhaite exercer seul tout en bénéficiant d’une responsabilité limitée à ses apports.
Ce statut combine la simplicité de gestion individuelle et la souplesse de la SELAS.
La SELASU facilite l’évolution vers une structure pluripersonnelle en cas d’arrivée de nouveaux associés, sans changement majeur de statut juridique.
Tableau récapitulatif des avantages et des inconvénients de chaque forme juridique :
| Avantages | Inconvénients | |
|---|---|---|
| EI |
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SARL |
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SNC |
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SELARL |
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SELAS |
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SELASU |
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À l’instar de tout projet entrepreneurial, l’ouverture d’une pharmacie ne s’improvise pas. Zoom sur les 6 étapes incontournables :
Avant de se lancer, il est indispensable de réaliser une étude de marché approfondie pour évaluer la viabilité du projet.
Cette étape consiste à analyser :
L’étude de marché permet d’anticiper le chiffre d’affaires potentiel et d’adapter l’offre (parapharmacie, espace de confidentialité, services innovants, etc.).
Le chiffre d’affaires moyen d’une pharmacie s’élève à 1,6 million d’euros par an.
Elle aide aussi à choisir la meilleure implantation et à convaincre les financeurs de la pertinence du projet.
Le business plan constitue un document clé qui structure et crédibilise le projet d’ouverture d’une pharmacie.
Il détaille la stratégie commerciale, les prévisions financières, le plan d’investissement, les charges fixes et variables, ainsi que le seuil de rentabilité.
La marge brute d’une officine est en moyenne de 30 à 32 % du chiffre d’affaires, selon les dernières analyses du secteur.
Ce document est indispensable pour solliciter des financements et rassurer les partenaires.
Un business plan doit inclure :
Un business plan solide permet également de définir les axes de développement (par exemple, la création d’un espace dédié à la micronutrition ou aux dispositifs médicaux).
Le choix du local s’avère déterminant pour la réussite de l’officine.
Il doit être idéalement situé dans une zone passante, à proximité de médecins, d’autres professionnels de santé ou de commerces de proximité.
Les critères à considérer incluent :
Par exemple, l’installation dans un quartier résidentiel en croissance ou près d’un centre médical peut offrir un fort potentiel.
N’oubliez pas que l’ouverture d’une nouvelle pharmacie reste soumise au nombre de pharmacies existantes par rapport au nombre d’habitants sur la commune.
Ouvrir une pharmacie nécessite des fonds importants. Or, plusieurs sources de financement permettent de concrétiser votre projet :
Les banques exigent généralement un apport personnel de 20 à 30 % du montant global pour un emprunt bancaire.
Il est essentiel de présenter un dossier solide, incluant le business plan, l’étude de marché et la justification du choix du local.
Video sur le dossier d’emprunt
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Plusieurs démarches administratives sont indispensables avant d’ouvrir une pharmacie.
L’obtention de la licence d’exploitation auprès de l’ARS, l’inscription à l’Ordre des pharmaciens et la déclaration de début d’activité au Centre de Formalités des Entreprises (CFE) représentent les premières étapes.
Concernant la création de l’entreprise, vous devrez :
Sans oublier la souscription des assurances obligatoires et l’achat de matériel informatique agréé pour la gestion des ordonnances et la traçabilité des médicaments.
Comme tout professionnel de santé, vous recevrez votre numéro RPPS (Répertoire Partagé des Professionnels de Santé) dès votre inscription à l’Ordre des pharmaciens.
Les premiers mois sont déterminants pour fidéliser la clientèle et pérenniser l’activité.
L’accueil, la disponibilité et le conseil personnalisé constituent des points à ne pas négliger dès l’ouverture.
De plus, le succès de votre business passe par la mise en place d’une stratégie de communication efficace : affichage, partenariats avec des professionnels de santé, réseaux sociaux.
Vous pouvez également améliorer la notoriété de votre pharmacie avec l’organisation d’animations thématiques.
Par exemple, proposer des journées de prévention contre des maladies spécifiques ou des ateliers santé.
Plusieurs éléments permettent de démarquer votre officine des autres pharmacies, notamment :
Enfin, soigner la relation avec l’ARS et l’Ordre des pharmaciens est un gage de sérieux et de conformité.
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